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Clin d'œil - Groupe M6, Paris Première et Molotov : copie privée ou téléspectateur privé ?

Paris - Publié le mardi 12 décembre 2017 à  4 h 58 - n° 111261

Cette histoire (attention, elle est un peu longue pour en venir au but, et cette parenthèse de début dans la première phrase n’arrange rien !) commence par un aveu : oui, le signataire est allé voir chanter Sheila, vendredi au Casino de Paris. A chacun ses « vedettes » et il n’en a pas honte ! Moyenne d'âge des spectateurs (majoritairement masculins) 45-50 ans, et ce fut un très joli spectacle fort applaudi.
Or donc, bien avant que Sheila n’apparaisse sur scène, le public est avisé que le concert va être diffusé par Paris Première, et une présentatrice de la chaîne fait un lancement, dos à la salle et son non diffusé. Salle à laquelle il est demandé de faire beaucoup de bruit en scandant le nom de la chanteuse.
Il n’en faut pas plus au signataire pour se moquer (gentiment) de la chaîne qui, pense-t-il et exprime-t-il dans un tweet, prétend diffuser du direct le samedi alors que c’est enregistré le vendredi.
Pour le vérifier, nous avions quand même programmé une bookmarquation (« enregistrement », y savent pas parler français chez Molotov) et un enregistrement sur le disque dur de notre Cube satellite Canal. Et, après diffusion de l'émission de samedi, nous avons voulu vérifier si on nous apercevait pas sur certaines images, montrant qu’une partie au moins de la diffusion dite en direct aurait été faite à partir de l’enregistrement de vendredi.

Pourquoi une différence de traitement de Paris Première par Molotov et Canal ?

Et c’est là que les ennuis commencent. Sur Molotov, une fois la diffusion de l’enregistrement enclenchée, toute action est impossible : il est interdit de faire un arrêt sur image, il est interdit d’avancer, il est interdit de revoir une séquence. Tout juste peut-on interrompre la diffusion et avoir le choix de la reprendre au même endroit à partir du même appareil ou d’un autre. Pas - du tout - pratique, pour nous permettre de vérifier notre hypothèse.
Pourtant, s’agissant là d’un enregistrement régulier, quelle raison pour le brider ? C’est un bien piètre service à rendre au téléspectateur. Bridage de Molotov ? Bridage du groupe M6 pour obliger le téléspectateur à regarder la pub ? Si c’est le cas, n’existe-t-il pas d’autres moyens, comme un pré-roll ? Ou, comme c’est le cas chez Hulu gratuit aux Etats-Unis (dans une version web il est vrai), mettre des marqueurs pour empêcher le téléspectateur d’avancer au-delà de chaque pub, et ne permettre l’avance qu’une fois chaque pub visualisée ? Bref, c’est très désagréable ! De la copie privée dénaturée en téléspectateur privé !
A l’inverse, sur le décodeur Canal, le show est normalement accessible, et toute action d’arrêt sur image, d’avance rapide ou de retour est parfaitement possible.
Pourquoi une telle différence de traitement ?
Bref, pas content le téléspectateur (et signataire de ce papier) !

Cependant, pour en revenir à l’essentiel ( ?), nous tenons à dire que, ainsi que nous l’a indiqué Jonathan Curiel, le dirlo de Paris Première, notre impression d’un faux direct s’est révélée totalement fausse : il s’agissait bien, vendredi, de répétition et de calage avant la vraie diffusion en direct samedi. Dont acte (et le tweet fut retiré).

Joël Wirsztel

Fin
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