Début

CFII : Alain de Pouzilhac souligne l’importance de la diffusion en anglais

Paris - Publié le lundi 6 mars 2006 à 10 h 29 - n° 131910

Alain de Pouzilhac, président du directoire de la Chaîne française d’information internationale (CFII), a laissé entendre samedi qu’il souhaitait accorder une place majeure à la diffusion en anglais sur la CFII - sans toutefois préciser dans quelles proportions. Il s’exprimait pour la première fois publiquement sur la mise en place de la CFII, qui doit être lancée début décembre, au cours d’une table ronde au Sénat sur le thème : « La voix de la France à l’Etranger : murmure ou porte-voix ? », organisée dans le cadre d‘un colloque sur Les Français de l’étranger. S’il a précisé que la proportion d’anglais et de français sur la chaîne n’était « pas encore définie », Alain de Pouzilhac a néanmoins largement insisté sur le fait que la cible de la CFII était principalement celle des « leaders d’opinion », touchés par « la déferlante de l’anglais ». Selon lui, « 75 % des discours dans les multinationales se font en anglais. La CFII doit s’adapter à ça », même si la chaîne sera « multilingue », diffusée aussi en arabe et en espagnol. Interrogé sur le fait de savoir si la chaîne pourrait émettre sur deux canaux séparés, dont un totalement francophone, Alain de Pouzilhac a répondu : « C’est une question de moyens », ajoutant : « On ne peut pas avoir 4 ou 5 décrochages, il n’y en aura qu’un. » De source proche du dossier, on indique que la diffusion sur deux canaux séparés coûterait de 3 à 5 M€ de plus que le budget actuel de la chaîne, qui s’élève à 80 M€ au total (15 M€ de crédits pour 2005 et 65 M€ pour 2006).
La table ronde a vu Alain de Pouzilhac s’opposer, dans un échange de propos assez vif, au sociologue Dominique Wolton, chercheur au CNRS, farouche partisan d’une chaîne majoritairement francophone. « Je ne partage absolument pas la position d’Alain de Pouzilhac », a affirmé le chercheur, tant sur le fait que les élites devraient être la cible prioritaire de la chaîne que sur la volonté d’accorder une place importante à l’anglais. Selon lui, « il faut d’abord affirmer notre identité. Et il faut le faire en français, sous-titré en anglais, en arabe, etc. ». A quoi Alain de Pouzilhac a répondu : « Le pire des crimes dans la communication, c’est de ne pas être compris. » Ainsi, « quand vous avez 85 % des leaders d’opinion […] qui ne comprennent pas le français, il ne faut pas négliger les 15 % restants, bien sûr. Il faut se battre pour le français. Mais il faut faire passer nos idées aux 85 % », a-t-il insisté, visiblement sans convaincre Dominique Wolton. « Je ne sais pas comment réagirait la francophonie si cette chaîne n’était pas majoritairement en français », a rétorqué ce dernier, soulignant l’importance du français pour notamment toucher une population francophone jeune.

Fin
loader mask
1