FRANCE TELEVISIONS / P. DE CAROLIS : retour sur la clause d’exclusivité
Paris - Publié le mardi 30 mai 2006 à 10 h 38 - n° 134479Patrick de Carolis, pdg du groupe France Télévisions, a souligné hier la nécessité en tant que patron d’un groupe de chaînes, « de montrer un cap clair et de savoir dire non à des pratiques inadmissibles sur le service public ». S’exprimant hier lors de la présentation des grilles d’été, il a indiqué que dans un univers audiovisuel en évolution, « les pratiques doivent changer », faisant référence à la clause d’exclusivité avec le groupe signée par les animateurs. « Et le service public entend donner le la », a-t-il ajouté. Cette clause s’inscrit dans la volonté « d’engager la modernisation du groupe » et dans la volonté de « faire respecter le service public », a t-il fait valoir, ajoutant que certains comprenaient cette nécessité, alors que d’autres campent « sur des positions d’un autre temps ». Selon Patrick de Carolis, « le service public est le seul endroit où les contrats signés sont ouvertement bafoués et où l’on revendique des exceptions qui n’existent nulle part ailleurs ».
Interrogé sur le cas précis de Thierry Ardisson, Patrick de Carolis a déclaré : « Ce n’est pas nous qui faisons partir Thierry. C’est lui qui a décidé de ne pas rester. » Animateur de Tout le monde en parle sur France 2, Thierry Ardisson, invité à choisir entre France 2 et Paris Première pour respecter la clause d’exclusivité, a signé le renouvellement de son contrat sur Paris Première. « Thierry était au courant de notre souhait depuis juillet 2005, a indiqué Patrick de Carolis. Je le lui ai dit, Patrice Duhamel (dg chargé des antennes de France Télévisions, ndlr) le lui a dit. […] Il n’a peut-être pas cru en la sincérité et la force de notre parole. Quand je pense à tout ce que le service public lui a apporté pendant huit ans, je m’attendais de sa part à plus de respect, plus de considération et plus de fidélité pour le service public. » Il a par ailleurs assuré que le départ de Thierry Ardisson ne signifiait « pas la fin de la provocation sur France Télévisions », ajoutant que personne ne détient « le monopole de la provocation et de l’impertinence ». « Cela fait partie de l’ADN de France Télévisions d’être impertinent », a-t-il ajouté, assurant que « la programmation à la rentrée ne sera pas aussi lisse qu’on l’annonce ». Soulignant que 14 animateurs-producteurs travaillent pour le groupe, Patrick de Carolis a assuré que la clause d’exclusivité s’appliquait à tous.
Interrogé par ailleurs sur les remous provoqués par l’arrivée de Laurent Delahousse comme joker de David Pujadas au 20 h de France 2, il a souligné que le journaliste ne touchera pas un « pont d’or ». « Il existe des grilles salariales examinées à la loupe par le contrôleur d’Etat », a-t-il indiqué. Selon Patrick de Carolis, le service public, qui est « attractif », doit pouvoir s’ouvrir à de nouveaux talents.