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LA TV PARTOUT VIA INTERNET AVEC LA SLINGBOX : ça coûte des sous ? c’est du piratage ?

Paris - Publié le lundi 26 juin 2006 à 10 h 43 - n° 138717

Via deux « Slingbox » installées l’une à New York sur le réseau Time Warner Cable et l’autre à Paris sur le réseau Noos, nous pouvons actuellement recevoir via internet sur ordinateur ou un PDA quelque 400 chaînes (voir article ci-dessus et Satellifax des 17/5 et 12/6). Plusieurs lecteurs nous ayant interrogé sur les coûts induits, nous donnons quelques éléments de réponse et nous nous interrogeons également s’il s’agit ou non de « piratage ».
Les coûts tout d’abord. Le prix d’une Slinbox est de 179 £ en Grande-Bretagne (250 €) et de 200 $ aux Etats-Unis (180 €). Il faut bien entendu disposer d’un accès haut débit à partir du lieu où l’on souhaite transmettre une source vidéo et que cet abonnement au câble, au satellite ou à l’ADSL soit actif. Des coûts qui peuvent être élevés et loin de ceux auxquels nous sommes désormais habitués en France : notre correspondant à New York est ainsi facturé par Time Warner Cable quelque 140 $ par mois simplement pour un accès câble de base sans cinéma (« DT value ») et Internet 764/374 Kbit/s. En ce qui concerne la réception, elle doit se faire sur haut débit également et, via internet reçu sur ordinateur, il n’y a pas d’autres coûts.
En ce qui concerne la réception sur PDA, ainsi que nous le testons actuellement avec un récepteur SFR/Qtek 1640 qui peut accéder au réseau 3G, la réception est gratuite si l’on accès à un réseau Wifi. Sous SFR 3G, la réception est possible mais les coûts sont aujourd’hui inabordables puisque le transfert de données généré est facturé autour de 2,15 €/min. Il faut cependant se souvenir qu’il y a peu de temps encore, l’accès à internet de son domicile était facturé à la minute. On peut donc imaginer que dans l’année qui vient des formules forfaitaires d’accès à internet en 3G ou 3G+ verront le jour.
Est-ce du piratage ? A notre sens non. Il faut en effet savoir qu’une seule personne à la fois peut regarder le flux envoyé via internet et que, lorsque l’on regarde par exemple à Paris une chaîne provenant du décodeur Time Warner situé à New York, on ne pourrait voir sur le téléviseur éventuellement ouvert à New York au même moment, que cette même chaîne. S’agissant d’un flux unique auquel on est abonné et qu’il n’est pas possible de dupliquer, on ne peut ainsi parler de piratage. On peut cependant évoquer ce que l’on appelle le « marché gris » puisque les droits ne sont payés que sur un seul territoire. Lorsque les émissions sont regardées ailleurs, l’éditeur n’est alors théoriquement plus en règle concernant ses relations avec les auteurs, les producteurs et les distributeurs.
La visualisation de chaînes de TV via des dispositif tels que la Slingbox (un modèle Sony existe également) est aujourd’hui encore très marginale, mais nous avons trouvé intéressant de l’évoquer ici et ce d’autant plus que l’on peut imaginer ces produits très prochainement disponibles en France, ce qui pourrait poser un certain nombre de questions auxquelles il est sans doute intéressant de réfléchir dès aujourd’hui. Ce que font d’ailleurs déjà certaines chaînes ou distributeurs de bouquets qui, selon nos informations, testent aujourd’hui ces systèmes soit dans le cadre d’une veille de programmes, soit pour en étudier une éventuelle extension dans leurs offres.

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