Samsung : le fils du président du groupe placé en détention provisoire
Paris - Publié le lundi 20 février 2017 à 5 h 48 - n° 142677Lee Jae-yong, vice-président de Samsung Electronics, a été placé en détention provisoire, vendredi 17 février, dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption et de trafic d’influence qui a valu à la présidente sud-coréenne Park Geung-hye d'être destituée. « Il est avéré qu’il est nécessaire d’arrêter [Lee Jae-yong] à la lumière d’un nouveau chef d’accusation et de nouvelles preuves », a annoncé un porte-parole du tribunal auquel les enquêteurs chargés de l’affaire avaient demandé de délivrer un mandat d’arrêt. L’héritier de Samsung est accusé d’avoir versé près de 40 millions de dollars de pots-de-vin (37,6 M€) à la confidente de la présidente, en échange de faveurs politiques. Il y a un mois, il avait échappé de justesse à l’arrestation, la justice ayant estimé que les preuves n'étaient pas assez solides. Le tribunal a en revanche refusé de délivrer un second mandat d’arrêt contre un autre cadre dirigeant de Samsung, qui dirige également la Fédération équestre de Corée, estimant qu’il avait joué un rôle minime dans l’affaire. Lee Jae-yong devra rester dans son centre de détention en attendant une inculpation et un procès éventuels.
Cette arrestation envoie une onde de choc dans les rangs du conglomérat, qui pèse un cinquième de l'économie sud-coréenne. Le groupe a assuré mercredi dans un communiqué n’avoir « payé aucun pot-de-vin ni fait de demandes de faveurs inappropriées à la présidente ». Les enquêteurs cherchent en particulier à savoir si les versements de Samsung ont servi à acheter le feu vert du gouvernement à la fusion controversée de deux de ses unités, Cheil Industries et Samsung C&T, en 2015. Cette opération avait été dénoncée avec force par certains actionnaires qui estimaient que C&T avait été délibérément sous-évaluée. La Caisse nationale de retraites, gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, l’avait soutenue.