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Afrique du Sud : le régulateur des communications s’oppose au groupe SABC, accusé de censure

Paris - Publié le mardi 12 juillet 2016 à  4 h 50 - n° 142922

L’autorité indépendante des communications en Afrique du Sud (Icasa) a dénoncé ce lundi la décision du groupe audiovisuel public SABC de ne plus diffuser des images de manifestations violentes, un choix éditorial interprété par l’opposition comme de la censure à l’approche des municipales. « La SABC reçoit l’ordre de retirer la résolution […] selon laquelle [elle] ne diffusera plus d’images de destructions de bâtiments publics pendant les manifestations », a déclaré Icasa. La SABC avait pris cette décision en mai pour dissuader, officiellement, la répétition de manifestations similaires.
Principale source d’information de millions de Sud-Africains, la SABC a été accusée par des organisations de la liberté de la presse, plusieurs de ses journalistes et l’opposition d'autocensure pour favoriser le président Jacob Zuma et son parti, le Congrès national africain (ANC) en vue des élections locales du 3 août.
En dépit de l’ordre donné par Icasa, le président du conseil d’administration de la SABC, Mbulaheni Maguvhe, a défendu sa position lundi. « La liberté d’opinion et d’information ne signifie pas que nous devons exposer nos enfants à de telles images qui les incitent à devenir eux-mêmes des hooligans et des citoyens irresponsables », a-t-il déclaré. Il a ajouté étudier la décision d’Icasa.
Plusieurs journalistes de la SABC ont été victimes de mesures disciplinaires après avoir critiqué les choix éditoriaux du groupe, tandis que d’autres ont été suspendus pour avoir passé outre les ordres de ne pas couvrir les manifestations violentes.

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