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Al-Jazira : poursuites engagées contre l’Egypte devant un tribunal d’arbitrage

Paris - Publié le jeudi 28 janvier 2016 à  5 h 47 - n° 143144

La chaîne qatarie Al-Jazira poursuit l’Egypte devant un tribunal d’arbitrage international, accusant le pays de lui avoir « confisqué » ses investissements et causé « une perte d’au moins 150 millions de dollars » (138 M€). La demande d’arbitrage « fait suite à une campagne prolongée menée contre les activités commerciales et les journalistes d’Al-Jazira par le gouvernement militaire égyptien », a précisé la chaîne via son cabinet d’avocats.
En 2013, trois journalistes d’Al-Jazira avaient été arrêtés en Egypte, puis condamnés à trois ans de prison pour « diffusion de fausses informations » soutenant la confrérie des Frères musulmans, avant d'être libérés en 2015.
Al-Jazira, qui invoque notamment des «  attaques permanentes contre la chaîne et son personnel  » de la part de l’Egypte, « n’a pas d’autres options que de lancer formellement une action en justice devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements », le Cirdi, estime-t-elle. « Du fait des manquements de l’Egypte quant à ses obligations légales internationales, les investissements conséquents d’Al-Jazira en Egypte ont été confisqués et, selon une estimation basse, cela représente une perte d’au moins 150 millions de dollars », ajoute le cabinet d’avocats.
Basé à Washington, le Cirdi est dédié au règlement des différends relatifs aux investissements opposant des Etats contractants de l’institution à des ressortissants d’autres Etats membres.
Al-Jazira « espère que l’arbitrage qu’elle a ouvert contre l’Egypte va permettre à un tribunal international impartial de rendre un jugement sur la série de poursuites politiquement motivées et les fausses accusations que l’Egypte a infligées à plusieurs de nos journalistes », conclut le porte-parole de la chaîne.
Le pouvoir égyptien a renforcé sa législation antiterroriste par une loi prévoyant notamment une amende très lourde pour les journalistes et médias, y compris étrangers, qui rapportent des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d’attaques ou d’attentats.

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