D. DE VILLEPIN : la reprise dimanche sur France 2 était plus habile que nous l’avions indiqué
Paris - Publié le mercredi 15 mars 2006 à 10 h 40 - n° 161859France 2 avait-elle été informée, avant l’interview de Dominique de Villepin dimanche dans le 20 h de TF1, des « pistes suivies par le Premier ministre » pour aménager le CPE. Le reportage diffusé par France 2, dès la fin de l’interview, nous l’avait laissé croire (nos informations de lundi). En fait, il n’en était rien et la réalité est bien plus subtile, montrant que la rédaction de France 2 a parfaitement intégré la morale de « l’affaire » Juppé. Selon Jean-Michel Carpentier, le rédacteur en chef du JT de France 2 ce week-end là et qui, c’est un hasard, l’était également le fameux soir du JT Juppé, la rédaction avait dans l’après-midi préparé trois scénarios : l’annonce du projet, le statu quo et enfin l’annonce de retouches au projet. Un journaliste du service économique, François Beaudonnet avait été chargé de pré-rédiger trois papiers qui devaient accompagner des images montrant des manifestations de jeunes, des plans de Villepin, etc. pouvant accompagner chacun des trois scénarios. Pendant l’interview, un dispositif d’écoute de TF1 a été mis en place et, en fonction des propos du Premier ministre, François Beaudonnet a finalisé le pré-papier adéquat et a adapté son commentaire en y introduisant des citations du Premier ministre. Et l’a lu en direct pendant la diffusion des images. Le résultat, comme nous l’avions constaté, a été excellent, nous laissant croire que la rédaction de France 2 avait eu connaissance au préalable des propos du Premier ministre. Du beau travail ! « C’est une sorte de revanche, nous a indiqué Jean-Michel Carpentier, c’est ce que j’avais voulu faire le jour de l’affaire Juppé, mais je n’ai pas pu le faire. Nous avons voulu bien informer les téléspectateurs qui nous ont fait confiance en restant chez nous. Le JT a d’ailleurs réalisé une part d’audience de près de 22 %. » A noter que France 2 a également pu diffuser une réaction immédiate de Dominique Strauss-Kahn (PS) et (après l’entracte d’un sujet cinéma, l’interview n’étant pas tout à fait prête), une réaction de Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO.