ETATS-UNIS : un cas de harcèlement sexuel sur Friends devant la justice

Une femme ayant travaillé sur la série américaine Friends poursuit en justice ses producteurs, affirmant que les plaisanteries échangées par les scénaristes équivalaient à un harcèlement sexuel « dégradant ». L’affaire, plaidée mardi devant la Cour suprême de Californie, pourrait affecter la façon dont les scénaristes d’Hollywood travaillent, selon les producteurs de cette série au succès mondial, qui s’est arrêtée en 2004 après 10 ans de diffusion. Amaani Lyle, qui a travaillé pendant quatre mois sur Friends en tant qu’assistante lors des séances d'écriture des dialogues, a lancé cette procédure après avoir été licenciée il y a sept ans.
Amaani Lyle, qui est noire, dit avoir été victime de plaisanteries racistes et sexistes. De leur côté, les producteurs ont assuré que le licenciement était dû au fait qu’elle ne tapait pas assez rapidement à la machine. La procédure lancée par Amaani Lyle en octobre 2000 a été rejetée par un tribunal en 2002, qui a condamné l’ancienne assistante aux dépens. Mais la plaignante a ensuite gagné en appel, la cour estimant que l’utilisation d’un « langage aux connotations sexuelles, vulgaire et humiliant » ne peut pas être justifiée, même en tant que partie du processus créatif. Un avocat de Warner Bros., le producteur de Friends, a soutenu pour sa part devant la Cour suprême que les scénaristes doivent pouvoir parler librement afin de stimuler leur imagination et mis en garde contre une victoire d’Amaani Lyle, qui pourrait porter atteinte à la créativité d’Hollywood.