Quotas musique francophone : les radios privées « indignées » par les mesures adoptées par les députés
Paris - Publié le lundi 5 octobre 2015 à 6 h 22 - n° 178552Les radios des groupes Lagardère, NRJ, RTL et celles regroupées dans le Sirti, se sont « indignées », vendredi, des conditions dans lesquelles les députés ont adopté mercredi, lors de l’examen en première lecture du projet de loi sur la Création, les nouvelles mesures sur les quotas de chanson francophone à la radio (nos informations du 1er octobre).
Ces nouvelles règles, introduites par voie d’amendement, et destinées à accroître la diversité musicale, prévoient que si plus de la moitié des diffusions de chansons francophones est concentrée sur dix titres, les diffusions supplémentaires de ces titres ne seront pas prises en compte dans les quotas imposés aux radios.
Selon des données fournies par le ministère de la Culture et de la Communication, 74 % de la programmation francophone est faite avec dix titres sur NRJ, 67 % sur Skyrock ou encore 54 % sur Fun Radio.
« En méconnaissant l’un des fondamentaux de la radio qui est la répétition, ce dispositif reléguera au second plan l’exposition des artistes francophones au profit des artistes anglo-saxons, à l’inverse de l’effet escompté », estiment les radios privées. « Comment peut-on, dans le même texte, prétendre consacrer la liberté de programmation artistique, et la fouler aux pieds ? », ajoutent-elles.
Pour les radios, le vrai problème réside dans « le tarissement drastique et le désinvestissement de la production des chansons francophones ». Elles accusent les majors du disque d’avoir « réussi la prouesse de dissimuler leur responsabilité dans la chute de la production francophone en plaçant les radios sur le banc des accusés et en poussant au renforcement des quotas ». Refusant le nouveau dispositif, elles se disent prêtes à continuer « à défendre le retrait pur et simple de cette disposition ».