Début

Euro 2016 : les raisons des inévitables décalages entre chaînes TV et modes de réception

Paris - Publié le lundi 11 juillet 2016 à  6 h 20 - n° 182121

Les voisins fêtent déjà un but, alors que devant votre écran, le joueur tire encore son penalty : la multiplication des box, décodeurs et sites de streaming joue souvent des tours aux téléspectateurs en provoquant des décalages pendant la retransmission des matches en direct.
Cette différence peut aller de quelques secondes entre deux chaînes à plus d’une minute sur un téléphone portable, ce qui laissait largement le temps aux voisins de célébrer le but d’Antoine Griezmann jeudi dernier à Marseille avant de le voir. Cette différence est due au temps de traitement et de diffusion des images, indique-t-on chez beIN sports et TF1. Chaque diffuseur a son propre matériel qui compresse et encode le signal vidéo en numérique, causant des décalages plus ou moins importants selon les paramètres qu’il choisit : il peut favoriser la qualité de la transmission au détriment du débit. Pour être le plus en « direct » possible, la TNT via l’antenne râteau ou le satellite s’impose, explique-t-on du côté de l’ANFR. Les signaux sont envoyés vers les antennes par le chemin le plus court, au ras du sol. Surtout, le nombre de personnes qui profitent du signal n’influe pas sur sa qualité. Viennent ensuite les systèmes qui partagent un même signal entre plusieurs millions de personnes : par ordre de vélocité, la fibre, les box ADSL, et enfin les diffusions sur internet. Les décalages restent très variables selon les connexions.

Le téléphone portable à éviter

Le téléphone portable semble être la pire des options pour un jour de finale de l’Euro de football, le spectateur prenant le risque de se reposer sur un réseau saturé. Mais même en étant équipé de la TNT ou de la fibre, la seule façon d'être en véritable « direct » est d'être dans le stade. A la base des technologies de retransmission, plusieurs complications infligent déjà un certain retard aux images. Un premier délai de 20 millisecondes est ajouté par l’UEFA, qui gère la retransmission des matches, pour synchroniser l’image et le son. Le signal est envoyé par fibre des stades à un centre de transmission international à Paris, puis aux studios des chaînes. L’image est ensuite décodée et personnalisée par la chaîne, avant d'être réencodée et renvoyée vers les téléspectateurs.
Un signal transmis par satellite perdra encore plus de temps en montant dans l’espace puis en redescendant vers les chaînes. C’est la raison du léger retard que l’on constate pendant un duplex, par exemple. Les diffuseurs peuvent aussi décider de limiter leurs coûts de transmission en ayant un codage plus sophistiqué, qui augmente le temps de chargement mais qui garantit la qualité des images, souligne Alain Komly, directeur délégué de la division audiovisuelle chez TDF, l’opérateur qui assure la diffusion de la TNT. Face à ces différents choix, il subsiste un seul moyen de se connecter directement à l'événement, une invention au XIXe siècle qui diffuse encore en analogique : le poste de radio, qui garantit une retransmission quasiment en direct.
(A noter que pendant 6 ans, entre 2005, année de lancement de la TNT, et 2011, arrêt de la diffusion analogique, on pouvait constater, sur les 6 chaînes nationales historiques, un décalage entre le signal analogique qui était vraiment en direct et le signal numérique de la TNT qui accusait un retard d’environ 1 à 2 secondes.)

Fin
loader mask
1