SLINGBOX STORY (suite) : revendre ou échanger des bouquets, c’est légal ?
Paris - Publié le lundi 10 juillet 2006 à 10 h 36 - n° 182912Ce n’est pas tant faire de la publicité à la Slingbox, cet appareil qui nous permet l’accès à Paris et partout dans le monde à 250 chaînes du câble américain de Time Warner Câble et à 150 chaînes du câble parisien via la Digital Box de Noos (cf. épisodes précédents sur le sujet 17 mai et en juin, et voir également ci-dessous pour 250 chaînes de plus !), que nous cherchons en écrivant de multiples articles sur le sujet. C’est surtout d’attirer l’attention de nos lecteurs et les conduire à réfléchir sur ce qui est déjà un véritable phénomène de société aux Etats-Unis, et pourrait le devenir en Europe où la Slingbox vient de commencer sa commercialisation par la Grande-Bretagne. Il se pose en effet avec cet appareil non pas tant le problème du piratage au sens strict (cf. Satellifax du 26 juin) que celui de la délocalisation des droits, et donc de la possibilité pour les usagers de s’affranchir totalement des frontières dans les bouquets reçus. Un affranchissement également possible dans les modes de réception proposés par les opérateurs : le DVB-H ne devient-il pas ainsi complètement obsolète, avant même la sélection des chaînes par le CSA, quand on sait qu’il est techniquement possible de recevoir partout en mobilité le même bouquet que l’on reçoit chez soi, voire tout autre bouquet étranger (Satellifax du 12 juin) ? Une possibilité hors de prix actuellement en France mais déjà effective aux Etats-Unis pour de multiples utilisateurs (malgré des conditions générales qui les interdisent) via les offres illimitées 3G (EVDO) proposées là-bas (49,99 $ par mois en complément de l’abonnement voix, chez Sprint par exemple). Bien entendu, du point de vue des éditeurs, ce n’est pas la même chose, puisqu’il s’agit, dans le cas du DVB-H, d’une réception possible vers un nombre d’utilisateurs illimités et dans le cas de la 3G d’une réception point à point, mais pour l’utilisateur il n’y a pas de différence visible. Autre question qui peut se poser, celle de la revente des chaînes et des bouquets : nous avons ainsi vu sur les forums des annonces de personnes prêtes à payer une autre personne quelque 40 $ par mois pour recevoir le bouquet US. D’ici à ce que des officines s’installent off-shore pour le faire… A noter qu’il n’est aujourd’hui pas possible avec la Slingbox de voir plus d’une seule chaîne numérique à la fois (sur le téléviseur éventuellement allumé on regarde donc obligatoirement la même chaîne que sur l’ordinateurs situé à quelques mètres ou milliers de kms de là), et que deux personnes ne peuvent se connecter simultanément sur la même Slingbox. Enfin, les conditions générales de la Slingbox stipulent clairement que l’utilisation du logiciel de visualisation Slingplayer est restreint au seul propriétaire de la Slingbox et que celui-ci doit être le même que le propriétaire de l’ordinateur sur lequel les programmes transmis par la Slingbox sont visualisés. L’échange de numéro d’identification Slingbox et de mot de passe n’est pas autorisé. Une règle indispensable vis-à-vis des détenteurs de droits, qui interdit ainsi théoriquement la revente des programmes ou même leur échange… mais quelque peu hypocrite car impossible à vérifier. De fait, les annonces d’échange se multiplient sur les forums (voir ci-dessous) et une véritable communauté se développe.