Abonnement beIN Sports via Canalsat ? : c’est très sorcier
Paris - Publié le vendredi 20 juin 2014 à 4 h 55 - n° 187799Si vous n'étiez pas au courant, en ce moment c’est le Mondial (de football). Et, à la rédaction de Satellifax, l’auteur de ces lignes subit depuis quelques jours une pression d’enfer pour que nous nous abonnions à beIN Sports, seule chaîne à diffuser le match improbable Albanie/Bhoutan (ou équivalent, pardonnez au dit auteur de ne pas avoir tout le programme en tête). Après avoir résisté les premiers jours - et devant une menace de grève générale de la rédaction -, il céda (j’ai cédé).
Et vogue la galère (procédure pour un abonnement Canalsat par satellite) :
- Etape 1 : dénicher la chaîne au fin fond de la numérotation (139 !)… mais notre récepteur affiche 130 car les deux diodes du bas sont HS et que si on le change, on perdra tout notre contenu enregistré ( !) ;
- Etape 2 : relever le texte : « VOUS N’AVEZ PAS ACCES A CETTE CHAINE. » (On le savait, pas la peine de nous le crier en majuscules !) Lire, après avoir cliqué sur « EN SAVOIR + », le texte affiché à l'écran : « ATTENTION. Vous n'êtes pas abonné à cette chaîne. Si vous souhaitez y souscrire, contactez-nous au 0892 39 39 10 (0,34 euros/min depuis un poste fixe), du Lundi au Samedi, de 8h à 22h. Info Code : ERTVI03 » ;
- Etape 3 : en relever les fautes d’ortho-typographie (étape non obligatoire, mais, évidemment, nous n’avons pas pu nous en empêcher) : il ne faut pas de « s » à « 0,34 euros », pas de capitale initiale à lundi et samedi, mais en revanche une espace insécable avant le signe deux-points, etc. ;
- Etape 4 : relever (étape également non obligatoire), qu'en période de Mondial, il eût pu être judicieux d'élargir le service au dimanche, voire au soir, car on peut être soudain pris d’une envie de match de nuit ;
- Etape 5 : appeler (hier matin à 10h30) et constater avec plaisir que ça répond tout de suite ;
- Etape 6 : accéder, après 2'11 et plein de méandres (tapez 1, 2, 3…) à un opérateur (une opératrice, en fait) ;
- Etape 7 : causer à « Marylise » (nom de code ?) qui fait bien répéter et confirmer ce qu’on veut (dis, Marylise, c’est la première fois que quelqu’un te demande de s’abonner à beIN Sports ?), le tout avec grande amabilité ce nonobstant ;
- Etape 8 : s’entendre confirmer que ça va marcher « dans une heure » (euh… pas terrible pour un besoin urgent de match !). Il faut se mettre sur le canal 63 (France 4, pourquoi ?) et « n’en pas bouger » pour télécharger les droits. Marylise récapitule (encore !) notre conversation (« oui, on a bien voulu s’abonner à beIN Sports ! »). Et nous raccrochons. Durée de la conversation : 5 minutes, soit 1,50 € environ, qui s’ajoute aux 12 € mensuels de beIN Sports, moins, peut-être, le temps d’attente gratuit car nous appelons « d’un poste France Télécom ou SFR » (si le lecteur de ce papier veut bien ne pas nous taxer d’emmerd… - c’est difficile -, nous relèverons encore que le nom commercial de France Télécom est devenu Orange, et que cela n’a pas été modifié) ;
- Etape 9 : passer sur France 4… qui diffuse C’est pas sorcier. Cela deviendra le titre de notre papier… assorti d’un point d’interrogation (titre modifié depuis, voir ci-dessous). Nous préférons évidemment les procédures à partir du décodeur et immédiatement efficace des opérateurs non satellite… ;
- Etape 10 : attendre patiemment une heure et résister à la tentation de zapper vers la chaîne pour voir si ça fonctionne avant l’heure fatidique ;
- Etape 11 : il est 11h45. On passe sur 139 et là, déception, accès toujours impossible à la chaîne ;
- Etape 12 : On rappelle « Marylise » (ou équivalent). Cette fois (on n’est pas maso deux fois), nous passons par le service « Premium » sur numéro vert. Nous obtenons immédiatement et sans les méandres tapez 1, 2, 3… « Karine » (c’est son vrai prénom, nous confirme-t-elle), encore plus aimable (opératrice « Premium » ?). Elle s'étonne que cela ne fonctionne pas « car les droits sont passés à 10h42 » et elle nous invite à débrancher (avec la prise et non le bouton derrière) puis rebrancher le décodeur. Mais ça ne fonctionne toujours pas. Attente pour qu’elle en réfère à un technicien et retour de Karine qui nous invite à essayer sur les canaux 570/571. Sans plus de résultats. Finalement - toujours très aimablement -, elle nous invite à revenir pendant 20 minutes sur France 4… qui diffuse désormais Les Dalton. Nous nous sentons un peu prisonniers de la chaîne, au sens littéral du terme, et le cafard nous guette avec l’arrivée d'Oggy. Durée de la communication : 15 minutes (gratuites) ;
- Etape 13 : 25 minutes plus tard, nouvel essai… et ça ne marche toujours pas ;
- Etape 14 : nous sommes pris d’un éclair de génie ( !) et nous allons chercher la carte présente sur notre décodeur secondaire (sur le même abonnement). Et, cette fois, alors que ce décodeur était en veille et pas sur le canal 63, nous avons accès aux chaînes beIN ! Les droits sont donc bien passés… mais pas sur le décodeur principal. Comme nous devons partir, nous abandonnons et prévoyons de vérifier le soir ;
- Etape 15 : vérification hier soir à 23h30 : ça marche (enfin) sur les deux cartes. Heureusement car le CAT Canal n’est plus disponible à cette heure et nous pourrons voir (ou choisir de ne pas voir, plutôt) le match Japon/Grèce. Pas simple tout ça (euphémisme) ;
- Etape 16 ( !) : nous changeons le titre de notre papier, initialement « C’est pas sorcier » en « C’est très sorcier » ! Tant pis si cela ne correspond plus à l'émission de France Télévisions mais davantage à notre sentiment sur la procédure…
CQFD (ouf !).
Joël Wirsztel