Mediaset : les actionnaires ont voté en faveur du rachat d’actions en propre jusqu'à 10 % du capital
Paris - Publié le jeudi 29 juin 2017 à 6 h 58 - n° 204939Les actionnaires de Mediaset ont voté mercredi 28 juin en faveur du rachat d’actions en propre jusqu'à 10 % du capital, opération qui doit permettre à la famille Berlusconi de se renforcer face à Vivendi, devenu l’an passé le deuxième actionnaire du groupe audiovisuel italien. 98,68 % du capital représenté s’est prononcé en faveur du renouvellement de cette délégation, et 94,4 % des actionnaires minoritaires, alors que le seuil requis est de 50 % +1 action. Mediaset détient déjà 3,795 % de son capital en actions propres. La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, en contrôle de son côté 39,53 % (représentant 41,08 % des droits de vote).
Vivendi, principal actionnaire (28,8 % du capital et 29,94 % des droits de vote) de Mediaset, n’a pas participé à cette assemblée générale, qui s’est tenue au siège du groupe italien à Cologno Monzese. 51,7 % du capital y était représenté.
Le fonds Amber, qui détient 2,5 % du capital, a voté en faveur du rachat des actions en propre, mais a estimé que le groupe devait « absolument changer, en réduisant les coûts et en suivant une nouvelle stratégie ». Il a critiqué le management actuel, jugé non adéquat, avec un conseil d’administration, trop coûteux, en estimant que le groupe avait la mentalité des « années 1980-1990 ».
Interrogé, Vivendi s’est refusé à commenter son absence à l’AG.
Vivendi et Mediaset sont à couteaux tirés depuis juillet dernier. Les deux groupes avaient signé en avril 2016 un « accord stratégique » prévoyant le rachat par Vivendi de 100 % du bouquet payant Medisaset Premium et un échange de participations à hauteur de 3,5 % entre les deux groupes. Mais Vivendi a dénoncé cet accord le 25 juillet, arguant de doutes sur les résultats futurs du bouquet, ce qui avait déclenché la colère de la famille Berlusconi. Fin 2016, Vivendi est ensuite monté lors d’un raid éclair au capital de Mediaset, atteignant 28,8 % du capital et 29,94 % des droits de vote, une opération qualifiée d'« hostile » par les Berlusconi, qui ont engagé différentes actions en justice. L’autorité italienne de régulation des télécoms, l’Agcom, a donné le 18 avril dernier un an à Mediaset pour diminuer sa participation soit dans Mediaset soit dans Telecom Italia, estimant que sa position porte atteinte à la loi sur le pluralisme des médias. Tout en faisant appel, Vivendi s’est engagé à geler ses droits de vote dans Mediaset au-delà de 9,9 %.
Le président du groupe italien, Fedele Confalonieri, a annoncé mercredi qu'« il y a quelques semaines » il avait « de nouveau cité Vivendi au tribunal pour violation contractuelle, concurrence déloyale et violation de la loi sur le pluralisme ».