CANALSAT / TPS : « Seules trois ou quatre » chaînes font doublon, selon Rodolphe Belmer
Paris - Publié le jeudi 27 avril 2006 à 10 h 36 - n° 212078Rodolphe Belmer, directeur général délégué en charge de l’éditorial du Groupe Canal+, laisse entendre, dans un entretien accordé au Figaro paru hier, que la fusion entre CanalSat et TPS devrait entraîner la disparition de « trois ou quatre chaînes » de TPS. Interrogé sur le fait de savoir si le Groupe Canal+ avait l’intention de réduire le nombre de chaînes à l’issue de cette fusion, Rodolphe Belmer répond : « Non. […] Sur la quinzaine de chaînes qui sont dans le patrimoine de TPS, seules trois ou quatre font doublon. Les autres détiennent des contrats que la fusion n’a aucune raison d’abroger. » Selon lui, pour se développer, « CanalSat a besoin de davantage de chaînes, de plus en plus ciblées », citant en exemple le bouquet satellitaire britannique BSkyB.
Le dg délégué du Groupe Canal+ se veut également rassurant sur les tarifs d’abonnement. « Notre objectif est d’attirer de nouveaux abonnés à la télévision payante, sous-développée en France. Nous n’avons donc aucun intérêt à appauvrir l’offre et à pratiquer une surenchère des tarifs d’abonnement », indique-t-il. Selon lui, les consommateurs ne sont pas inquiétés par la fusion annoncée. Il avance les résultats d’un « sondage interne » selon lequel « les deux tiers des abonnés de Canal+, de CanalSat et de TPS accueillent favorablement cette fusion ». D’après ce sondage, 20 % de ces abonnés estiment que l’opération élargira l’offre de chaînes et de programmes, 10 % qu’elle permettra d’accéder à davantage de films et 16 % que la fusion est bonne en elle-même.
Il assure par ailleurs que la fusion permettra non seulement de « pérenniser et de développer » son modèle de financement du cinéma mais aussi d’« accroître considérablement nos investissements dans la fiction française et développer une politique documentaire ambitieuse ». En outre, la fusion n’affectera en rien, selon lui, la concurrence entre les catalogues de films de Canal+ et ceux de TF1 et M6, actuels co-actionnaires de TPS. « Il n’y a aucune fusion opérationnelle avec TF1 et M6. TF1 et M6 ne disposent pas de droits de vote dans la future entité et il n’existe pas de pacte d’actionnaires », ajoute-t-il.
Interrogé sur l’avenir des marques CanalSat et TPS, Rodolphe Belmer indique que « le débat n’est pas tranché » et qu’une réflexion est en cours. « Pour les antennes satellites, il reste deux questions à résoudre : une question financière et une question de capacité de diffusion qui corresponde à notre offre de chaînes. N’avoir qu’un seul signal demain au lieu de deux actuellement coûte 100 € par abonné, soit une enveloppe globale comprise entre 80 et 150 M€ », explique-t-il.