Mayotte : cambriolée et saccagée, la chaîne privée KTV craint pour sa survie
Paris - Publié le jeudi 17 mars 2016 à 6 h 56 - n° 223152Les locaux de KTV (Kwezi Télévision), première télévision privée de Mayotte, ont été cambriolés et saccagés, dans la nuit de mardi à mercredi, pour un préjudice estimé à plus de 200 000 euros, a indiqué ce mercredi la direction générale du groupe de presse Kwezi (Kwezi FM, le site linfokwezi.fr…). « Des cambrioleurs très organisés et méthodiques sont parvenus à pénétrer dans les locaux de la station malgré les blindages et les systèmes d’alarme. En quelques minutes, ils ont tout renversé, fracassé, dérobé, emportant avec eux les éléments de la régie télévision, des ordinateurs, des écrans, des micros, mettant à nu le média », a raconté Samuel Boscher, rédacteur en chef de France Mayotte Matin, quotidien papier du même groupe.
Au vu des dégâts, la chaîne de télévision ne pourra pas reprendre la diffusion des émissions avant longtemps. « KTV ne pouvant supporter un tel poids financier, la mort de la chaîne risque d'être à la clef. Une dizaine de salariés ont été mis en chômage partiel », a ajouté Patrick Milan, directeur général du groupe. « Les cambrioleurs, ayant dérobé du matériel professionnel, ne pourront pas le revendre sur place à Mayotte, il ne leur servira à rien, tant il est spécifique et ne sert qu'à la diffusion des programmes directs ou différés », a-t-il précisé.
KTV diffuse en boucle pour l’instant un programme depuis Paris. La radio a, de son côté, pu émettre, en mode dégradé, avec un ordinateur que les voleurs n’ont pas emporté. La grille est cependant perturbée et il faudra plusieurs jours pour un retour à la normale. Pour Patrick Millan, la radio survivra. Mais il n’est pas optimiste pour la chaîne de télévision. « Une télévision, ce n’est pas seulement du matériel. Il en faut, c’est vrai, mais il faut aussi de l'énergie et, aujourd’hui, c’est principalement ce qui nous a été volé. Malheureusement, cela n’a pas de prix », a-t-il souligné.