TF1 : collaboration avec Naren Shankar, un des auteurs des Experts
Paris - Publié le vendredi 23 décembre 2011 à 1 h 28 - n° 237251(Laurent Storch, directeur général adjoint production au sein du groupe TF1 et président de TF1 Production, interrogé par Véronique Groussard, TéléObs, samedi 24 décembre)
Le décalage entre séries américaines et françaises reste flagrant. Sur quoi avons-nous progressé ?
Laurent Storch : L’un de mes chevaux de bataille, c'était d’industrialiser la production pour sortir, comme les Américains, 22 épisodes d’une série par an. Nous en sommes à 16 pour R.I.S, 14 pour Section de recherches… Pourquoi pas plus ? Je ne remets pas en cause notre droit social mais la raison majeure est évidente : on ne peut pas travailler plus de trente-cinq heures. Les séries américaines se tournent en dix jours, à un rythme quotidien extrêmement soutenu pour tous, y compris les comédiens.
Et sur l'écriture ?
L’une des clefs pour livrer plus et plus vite, c’est le regroupement d’auteurs en ateliers d'écriture. Là aussi, il y a du progrès. Le troisième changement est éditorial : les réalisateurs perdent un peu de pouvoir au profit des auteurs et des producteurs. La clef de voûte du système, c’est le directeur de collection, le fameux showrunner américain, qui affine la ligne éditoriale, repère un épisode à côté de la plaque, rattrape au montage… Nous avons mis du temps à comprendre ce rôle que Nathalie Laurent, notre directrice artistique, résume ainsi : « Une série doit avoir un papa ou une maman. » Bref, on revient de loin.
Satellifax annonce que vous allez travailler avec un auteur américain, est-ce exact ?
Oui, il s’agit de Naren Shankar, auteur des Experts […]. Il pourrait se consacrer à l’un des projets, issu de notre accord de développement avec Luc Besson. Mais tant que nous n’avons pas topé avec son agent à Hollywood… […]
Aujourd’hui, vous ne visez plus 40 % de spectateurs mais seulement 25 %. Cela vous donne-t-il plus de liberté ?
Nous ne sommes plus contraints d'être aussi généraliste et familial qu’avant. Par exemple, Clem s’attache à des personnages jeunes et aux préoccupations des moins de 50 ans. Nous explorons les comédies, un genre où l’on peut perdre des spectateurs. […]