FRANCE TV / REMY PFLIMLIN : « Aujourd’hui, nous ne sommes jugés qu’à [l']aune [de l’audimat] »
Paris - Publié le mercredi 2 novembre 2011 à 4 h 35 - n° 237484(Rémy Pflimlin, pdg de France Télévisions, interrogé par Renaud Revel, L’Express, mercredi 2 octobre)
[…] Le groupe que vous dirigez traverse une crise, sur fond de chutes d’audiences. A quoi l’attribuez-vous ?
Rémy Pflimlin : Je ne vais pas nier le fait que quelques nouvelles émissions sur France 2 et sur France 3 connaissent des difficultés. Mais, en même temps, je voudrais que l’on ne fasse pas d’amalgame pour crier au feu. Il y a des contre-performances qui ne touchent que trois ou quatre émissions, dont celles de Jean-Luc Delarue et d’Elizabeth Tchoungui, sur les cinquante nouvelles lancées au début de septembre sur l’ensemble des chaînes du groupe. Quand on innove, on n’est pas à l’abri d’échecs ou de démarrages lents. C’est tout aussi vrai dans le privé que dans le public, mais je constate une plus grande virulence quand il s’agit de nos programmes. Je peux comprendre que l’on soit plus exigeant avec France Télévisions, qui appartient à l’ensemble de nos concitoyens, mais je demande simplement que l’on prenne un peu de distance. Lorsque le président de la République a décidé de supprimer la publicité après 20h sur le service public, son objectif était de desserrer la contrainte de l’Audimat. Or, aujourd’hui, nous ne sommes jugés qu’à cette aune. […]
Après avoir décentralisé les décisions, en responsabilisant les chaînes, vous semblez revenir à un mode de gouvernance centralisé, à l’image de celui instauré par le tandem Carolis-Duhamel, vos prédécesseurs…
Non, les principes d’organisation demeurent et je continuerai à responsabiliser les chaînes, parce qu’il faut que celles-ci se personnalisent : c’est l’un des axes de notre plan stratégique. France Télévisions doit toucher tous les publics à travers ses cinq chaînes. De ce point de vue, la doctrine n’a pas changé. […]