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AEF : le rapport Martinel laisse Alain de Pouzilhac « perplexe »

Paris - Publié le vendredi 28 octobre 2011 à  3 h 36 - n° 237495

(Alain de Pouzilhac, pdg de l’AEF, interrogé par Nathalie Silbert, Les Echos, vendredi 28 octobre - article disponible sur www.lesechos.fr)

Après le contrôle économique et financier cet été, la députée PS Martine Martinel dénonce [dans son rapport pour avis sur le budget audiovisuel de la mission Médias du PLF 2012, présenté mercredi devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale] la gestion de l’Audiovisuel extérieur de la France, allant jusqu'à réclamer votre départ. Que répondez-vous ?
Alain de Pouzilhac : Ce rapport contient un certain nombre de choses qui me laissent perplexe. […] En 2009 et en 2010, toutes les sociétés de l’audiovisuel extérieur ont été à l'équilibre financier et elles le seront encore en 2011. Et ce, sans que l’Etat ait rajouté un centime. Par ailleurs, l’idée de rattacher France 24 à France Télévisions et RFI à Radio France n’a aucun sens stratégique. Tous nos concurrents, que ce soient la BBC, Al Jazira ou les autres, fusionnent leur radio, leur télévision et leur multimédia à l’international ! La réforme actuelle est indispensable si nous voulons développer l’influence de la France dans le monde […].

L’absence de Contrat d’objectifs et de moyens (COM) entre l’AEF et l’Etat est aussi stigmatisée…
Le Contrat d’objectifs et de moyens est effectivement en discussion car nous devons finaliser notre trajectoire financière. Il reste quelques ajustements à effectuer pour ne pas pénaliser notre rayonnement à l’international. Je rappelle que l’AEF est le seul média public à voir sa subvention annuelle diminuée. Pour autant, la signature de ce COM est imminente car les discussions avec les tutelles entrent dans une phase très active.

Le rapport commandé par l’Etat à l’Inspection générale des finances serait lui aussi critique…
Il s’agit d’abord d’un document « fait en chambre » qui correspond peu à la réalité de l’entreprise. Par exemple, ses recommandations qui conduiraient à supprimer les ondes courtes sur RFI feraient baisser l’audience de 50 %. Et supprimer les ondes moyennes de Monte Carlo Doulaiya ferait baisser l’audience d’environ 60 %. Aucun média au monde n’accepterait un tel scénario. […]

France 24 semble voguer de crise en crise. Comment pouvez-vous rétablir un climat d’apaisement ?
En quelques années, France 24 est passé du statut de start-up à celui de grande entreprise, avec des contraintes différentes qui s’imposent à tous. C’est la raison du départ de Jean Lesieur, que je regrette profondément car nous n’avons pas de désaccord de fond tous les deux… Aujourd’hui, l’avenir des médias de l’Audiovisuel extérieur de la France s’inscrit dans un formidable projet de fusion. Le paradoxe, c’est que nous n’avons jamais eu un audiovisuel extérieur aussi fort pour porter la voix de la France dans le monde.

Fin
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