STEPHANE COURBIT : l’accord conclu avec Liliane Bettencourt n’est toujours pas rompu
Paris - Publié le mardi 25 octobre 2011 à 3 h 08 - n° 237511(Sandrine Cassini et Jamal Henni, La Tribune, lundi 24 octobre - article disponible sur www.latribune.fr)
Il l’a promis. Pour éviter d'être une victime collatérale de la tempête Bettencourt, Stéphane Courbit a proposé mi-juin à Liliane Bettencourt de renoncer aux 143 millions d’euros investis dans son holding. […] Quatre mois après, les choses n’ont pas avancé. « Stéphane Courbit pouvait appeler la famille Bettencourt pour rembourser. Mais il ne l’a pas fait », déclare à La Tribune l’avocate de Françoise Bettencourt-Meyers, Béatrice Weiss-Gout. Formellement, Stéphane Courbit, dans la lettre envoyée mi-juin, ne propose pas à Liliane Bettencourt un remboursement, mais de rediscuter les conditions d’une sortie totale ou partielle, si elle en faisait la demande. Cette dernière a été mise, lundi, sous la tutelle de sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, et de ses deux petits-fils. C’est donc à eux de décider de l’avenir de cette participation. Une chose est sûre, Stéphane Courbit n’a pas les moyens d’honorer un remboursement immédiat de la famille Bettencourt. […]
Dans l’entourage de Stéphane Courbit, on tient à démontrer que ses intérêts ont été préservés. LG Industrie vaudrait, selon les propres calculs du groupe, entre 500 millions et 1 milliard d’euros. Une fourchette qui paraît bien large et, que ce soit dans la production audiovisuelle ou dans les jeux en ligne, fondée sur des hypothèses plutôt optimistes. Les 143 millions d’euros apportés par Liliane Bettencourt valorisent 100 % de LG Industrie à 715 millions d’euros. […]
Pour le moment, la famille Bettencourt ne dévoile pas ses intentions sur le dossier. « La tutelle facilite l’annulation de certains contrats signés à une période considérée comme suspecte. On pourrait régler le problème à l’amiable, ou via une procédure. Mais rien n’est décidé », confirme l’avocate de Françoise Bettencourt-Meyers.
De son côté, Jean-René Farthouat, qui défend la mère, précise : « La tutelle d’aujourd’hui n’est pas la démonstration que, à la date de la signature, Liliane Bettencourt n'était pas en possession de ses capacités. Il faudrait aussi démontrer que le contrat est contraire à ses intérêts. » Une nouvelle bataille d’avocats est peut-être en vue.