FIBRE OPTIQUE / JEAN-BERNARD LEVY : « Il faut mettre en place un réseau mutualisé »
Paris - Publié le mercredi 20 juillet 2011 à 5 h 51 - n° 237752(Jean-Bernard Lévy, président du directoire du groupe Vivendi, interrogé par Nathalie Brafman, Le Monde, mardi 19 juillet - article disponible sur www.lemonde.fr)
(Alors que Jean-Bernard Lévy, président du directoire du groupe Vivendi, René Obermann, pdg de Deutsche Telekom, et Ben Verwaayen, dg d’Alcatel-Lucent, ont présenté onze recommandations pour financer le déploiement à grande échelle du très haut débit)
[…] Q : Parmi vos onze propositions, l’une d’elles concerne le modèle de financement…
Jean-Bernard Lévy : Là où il y a un marché solvable, les réseaux seront construits naturellement. C’est ce qui se passe actuellement dans les dix plus grandes agglomérations françaises : SFR, Numericable, France Télécom, et dans une moindre mesure Bouygues Telecom et Iliad sont en train de construire des réseaux concurrents. En revanche dans les zones moyennement et très peu denses, la concurrence ne peut pas jouer. Dans ce cas, il faut mettre en place un réseau mutualisé avec des co-investissements associant opérateurs privés et d’éventuels investisseurs publics. […] La Banque européenne d’investissement est prête à participer à des financements. De plus, les opérateurs historiques acceptent la fin des monopoles et sont d’accord pour co-investir avec les opérateurs alternatifs. Ceux-ci sont aussi d’accord pour investir et ne demandent pas de dégroupage systématique.
Q : Combien SFR investit-il dans le fibre optique ?
JBL : Chaque année, SFR investit 1,5 milliard d’euros dans le fixe et dans le mobile. Sur ce total, nous consacrons depuis cinq ans 10 % pour le déploiement de la fibre optique. C’est notre rythme jusqu’en 2012. […]
Q : Les hébergeurs ne doivent-ils pas être tenu pour responsables des contenus qu’ils accueillent ?
JBL : Il est clair que les règles mises en place en 2000 en Europe sur l’absence de responsabilité des hébergeurs doivent être revues. Aujourd’hui, les directives prévoient une irresponsabilité des hébergeurs. Ils ont trop souvent le beau rôle, disent qu’ils n’y sont « pour rien », attendent que les juges leur demande de retirer certains contenus. Il faut que cela évolue.