ARTE / VERONIQUE CAYLA : « mettre l’accent sur les programmes de journée »

(Véronique Cayla, présidente d’Arte GEIE et d’Arte France, interrogée par Emmanuelle Miquet, Le Film français, vendredi 8 juillet - retrouvez cet article en intégralité sur le site www.lefilmfrancais.fr)

Quelles sont les raisons qui ont présidé au renforcement de la direction des projets ?
Véronique Cayla : Anne Durupty [dg d’Arte France, ndlr] et moi souhaitions qu’elle devienne une véritable direction éditoriale. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle s’appellera dorénavant. Tout ce qui a trait à la production et aux financements des projets d’Arte France passera par cette direction, pilotée par Vincent Meslet […].

Avec quels objectifs avez-vous élaboré la future grille ?
[L’un des objectifs] est de mettre l’accent sur les programmes de journée. Depuis 2005, Arte est diffusée 24 h sur 24 grâce à la TNT, mais, du fait des surcoûts de diffusion, elle n’a jamais eu les moyens d’investir dans sa grille de journée. La faiblesse de cette offre, faite pour l’essentiel de rediffusions, a contribué à creuser l'écart avec les autres chaînes. […]

Qu’est-ce qui va véritablement changer dans cette grille ?
[…] Le principe est de donner à chaque soirée sa couleur [cinéma, fiction… ndlr] avec une programmation verticale pour donner envie au public venu en prime time de rester plus longtemps sur la chaîne. […] Pour asseoir davantage nos soirées, nous allons également remodeler l’access prime time. Le journal va changer d’horaire pour être plus adapté aux usages des deux pays. Il sera diffusé à 19 h 10 en Allemagne, et à 19 h 45 en France. Pour le week-end, nous proposerons un dimanche après-midi très culturel qui offrira une réelle alternative au public plus disponible ce jour-là. […]

[Pour rapprocher l’antenne et le web], vous parlez « d’hybridation ». C’est-à-dire, concrètement ?
[…] Nos productions devront intégrer dès leur origine les spécificités et les atouts de ces deux médias. Il y aura donc un rapprochement entre Vincent Meslet et Marie-Laure Lesage, qui dirige le développement et le pôle web. Je compte sur les producteurs pour intégrer cette démarche hybride, trouver une manière de faire de la télévision plus participative et communiquer le plaisir de la connaissance au téléspectateur. En outre, après Arte Live Web ou Arte Creative, j’espère que nous pourrons créer des plates-formes numériques, sur des thèmes qui nous sont chers comme l’histoire ou l'écologie. Elles rassembleraient les contenus de l’antenne et du web pour faire vivre des communautés d’internautes européens. Une partie de ce fonds pourrait ensuite être rééditorialisée pour concevoir des chaînes de télévision 2.0, légères et inventives. […]