France 2 / David Pujadas : « Ce n’est pas ma décision, ce n’est pas mon choix mais la route s’arrête »

Grand moment d'émotion, jeudi 8 juin, sur le plateau du 20h de France 2 lors du dernier JT de David Pujadas, évincé par la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci, après seize ans aux commandes du journal. Avant même de pouvoir faire ses adieux aux téléspectateurs, le journaliste a eu la surprise de voir arriver en fin d'édition Etienne Leenhardt (directeur adjoint de l’info), François Lenglet (chroniqueur économique) et Nathalie Saint-Cricq (chef du service politique), s’installer à ses côtés et lui rendre hommage, images d’archives à l’appui, avec notamment des extraits de son tout premier 20h, le 3 septembre 2001, ses éditions spéciales aux quatre coins du monde (11 septembre 2001, la Crimée, le Printemps tunisien…), ses nombreuses interviews (Obama, Kadhafi, Poutine, El-Hassad, Hollande…). Ils ont ainsi salué sa rigueur, sa passion pour le direct, l'économie, la politique et évoqué avec humour son sens de la prémonition. Une cinquantaine de membres de la rédaction - dont Léa Salamé, sa complice de L'émission politique - les ont ensuite rejoints et ont très longuement applaudi le journaliste. Enfin, depuis la régie, Agnès Vahramian, rédactrice en chef du 20h, entourée de son équipe, l’a chaleureusement remercié.

« Un journalisme indépendant, ça reste un combat quotidien »

« C’est mon dernier journal », a déclaré David Pujadas, visiblement très ému. « Ce n’est pas ma décision, ce n’est pas mon choix mais la route s’arrête », a ajouté le journaliste, exprimant sa « gratitude pour ce qui a été une grande aventure collective, intellectuelle et civique ». Il a également remercié les dirigeants de France Télévisions qui ont cru en lui, ajoutant : « Ils se reconnaîtront. » « Il y a quelques années comme tous les médias, nous avons fait le constat de la défiance grandissante du public », et « nous avons fait le choix d’un journalisme recentré sur l’essentiel : le monde, la politique au sens large, l'économie, les mouvements de la société », a-t-il déclaré. « Un journalisme de la pédagogie qui donne à réfléchir mais qui ne vous dit pas ce qu’il faut penser », « un journalisme indépendant, ça reste un combat quotidien », et qui « offre plus » avec de l’expertise et des grands reportages, a-t-il ajouté. « Tout n’a pas été rose, tout n’a pas été parfait, loin de là, mais le travail a été énorme. »
« Merci les amis » et « ça a été un immense honneur, un bonheur », a-t-il lancé avant de souhaiter « une belle route » à sa consœur de France 5, Anne-Sophie Lapix, qui lui succédera à la rentrée. Son rival Gilles Bouleau, qui présente le JT de TF1, l’a également salué en soulignant qu’un « chapitre de l’information » télévisée se refermait ce jeudi.
David Pujadas avait appris fin mai son prochain remplacement par Anne-Sophie Lapix au nom de la politique de renouvellement impulsée par la présidente de France Télévisions. Julian Bugier, « doublure » officielle de Pujadas, assurera l’essentiel de l’intérim à partir du lundi 12 juin.