Cannes 2018 : la création d’une Sofica dédiée au cinéma « lanceur d’alerte » voulue par Jacques Attali
Paris - Publié le mercredi 9 mai 2018 à 18 h 03 - n° 257413Jacques Attali souhaite la création d’une Sofica consacrée au financement de cinéma « lanceur d’alerte », pour attirer les créateurs vers ces enjeux, a indiqué l'économiste lors de la table ronde « Le cinéma, lanceur d’alerte sur le statut des femmes », organisée mercredi 9 mai par la Semaine du Cinéma Positif dans la tente du CNCCNCCentre national du cinéma et de l’image animée, à l’occasion du Festival de Cannes. Selon lui, ces types de films « manquent crucialement de financements », et doivent avoir un guichet dédié pour se développer.
Cette Sofica pourrait également financer des séries, car « la télévision permet d’aller beaucoup plus loin » en tant que lanceur d’alerte, ajoute-t-il. Philippe de Bourbon, ancien de Canal+ et fondateur d’Echo Studio, reconnaît que « le nerf de la guerre, c’est le financement », qui est de plus en plus compliqué pour des projets de ce type-là, même s’il y a de l’argent en dehors des guichets traditionnels. Via sa nouvelle structure, il souhaite notamment développer le financement alternatif comme le mécénat d’entreprise, le sponsoring ou la philanthropie.
Pour l’actrice Aïssa Maïga, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs financiers « clairement identifiés », accessibles « pas seulement aux gens rompus à l’exercice de la recherche de financements ». Selon elle, il faut être proactif pour aller chercher les talents. « Le système actuel est tellement verrouillé qu’il doit être repensé si on veut le renouveler », conclut-elle.
Parmi les autres propositions formulées par Jacques Attali figurent également la création d’un label pour le cinéma positif, ainsi que « le placement de produit positif », pour permettre d’avoir, au détour d’une comédie par exemple, « un dialogue lanceur d’alerte ». Selon lui, il est nécessaire d’avoir une réflexion avec les scénaristes sur ce sujet. Cependant, « le cinéma doit être une œuvre d’art avant d’être lanceur d’alerte », a-t-il ajouté. Des propos partagés par la productrice Sandrine Brauer, selon laquelle un film « doit être pensé pour être vu », et ne pas se contenter d’être dans la dénonciation.