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Cannes 2018 : un plan d’urgence demandé par l’UPC en faveur de la production indépendante

Paris - Publié le jeudi 10 mai 2018 à 18 h 57 - n° 257438

L’UPCUPCUnion des producteurs de cinéma a interpellé le CNCCNCCentre national du cinéma et de l’image animée afin que « ses aides redonnent au producteur indépendant les moyens d’investir dans les films face à la raréfaction des remontées de recettes d’exploitation », ont indiqué Frédéric Brillion, le nouveau président de l’Union des producteurs, et Frédéric Goldsmith, délégué général, lors d’un point presse à Cannes jeudi 10 mai.

Pour l’UPC, cela passe par une révision du soutien au producteur, devenu « une place publique » voire « un deuxième couloir de recettes ». L’Union demande ainsi un rehaussement de 150 000 euros à 300 000 € du soutien automatique réservé au producteur délégué qui a assuré le développement du film. Un réexamen des modalités d’attribution des aides de l’avance sur recettes est également souhaité « afin de prendre en compte les nouveaux besoins de correction des effets du marché ». De même, une majoration de réinvestissement du soutien pour le producteur délégué et une amélioration des aides sélectives pour les jeunes sociétés de production font partie des revendications du syndicat.

Une double menace pour la production indépendante

L’UPC identifie deux menaces majeures pour la production indépendante dans sa prise de risque : un isolement de plus en plus fréquent dans l’investissement « nécessaire à l’existence des films » et la réduction du retour sur investissement en raison de plusieurs facteurs (piratage, insuffisance de la régulation de la salle, baisse des financements des distributeurs…). Frédéric Brillion attire l’attention sur la fragilité des films « du milieu » (budget entre 4 et 8 M€). Alors « que ces films sont souvent ceux avec le potentiel économique le plus important (Les Choristes, Podium..), le marché est très à la peine. Le secteur est dynamité. Il y a une impasse dans le financement. »

Chronologie des médias, régulation de l’exploitation, la lutte contre le piratage, autres priorités de l’UPC

L’UPC appelle à une réforme de la chronologie des médias qui « respecte la valeur des films ». Pour cela, il demande le raccourcissement de la fenêtre salles à 3 mois, « sauf mise en place d’obligations des salles de cinéma par accord professionnel pour une exposition durable des films et un partage équitable de la valeur ». S’ils jugent la dérogation octroyée aux films pendant l’exploitation salles « quasi impraticable », ils se disent ouverts à la discussion à condition que soit abordée la problématique de la rotation des films dans les salles. « Nous avons l’impression que l’exploitation se considère aujourd’hui comme un électron libre alors qu’elle doit être la pierre angulaire du secteur. »

L’UPC souhaite ainsi « une régulation effective de la salle » avec des obligations de promotion gratuites, des mesures pour corriger la concentration des films et une augmentation du prix de référence des formules d’accès illimité au cinéma.

Comme de nombreuses organisations professionnelles, l’UPC exige la mise en place d’un plan interministériel de lutte contre le piratage. Un comité de suivi opérationnel avec les ministères de la Justice, de l’Intérieur, de l’Économie et de l’Éducation nationale est un souhait des producteurs tout comme la pleine coopération des FAIFAIFournisseur d'accès à internet.

Statu quo sur la situation avec la postproduction

Face aux demandes des métiers de la postproduction (nos éditions du 16 et 17 avril), l’UPC a fait part de son incompréhension face à la situation. Une nouvelle proposition a été formulée par l’ensemble des syndicats de producteurs avec un forfait hebdomadaire à 39 heures et une augmentation de 5 % du salaire pour l’ensemble des métiers de la postproduction. Cette proposition a été rejetée. « La situation est paradoxale. La postproduction nous demande d’arrêter la délocalisation tout en souhaitant des hausses salariales très importantes. Nous avons déjà collaboré avec eux en acceptant d’intégrer le bruiteur, le chef monteur son et le mixeur dans l’agrément. Nous ne savons pas quoi faire. »

© D.R.
© D.R.
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