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Cannes/SACD : la commission pour l’application du code du cinéma attendue en septembre (X. Lardoux)

Paris - Publié le dimanche 13 mai 2018 à 21 h 21 - n° 257456

Xavier LardouxXavier Lardoux, directeur du cinéma au CNCCNCCentre national du cinéma et de l’image animée, était vendredi 11 mai l’invité des Rencontres professionnelles organisées lors du Festival de Cannes par la SACDSACDSociété des auteurs et compositeurs dramatiques, animées par son dg Pascal RogardPascal Rogard.

Il est revenu sur l’accord de mai 2016 concernant les engagements de programmation dans les multiplexes de plus de 8 écrans pour les films art et essai porteurs, dont plusieurs points ne sont toujours pas respectés. Le contrat qui doit être établi par écrit entre le distributeur et l’exploitant 15 jours à l’avance est encore trop souvent oral, et arrive deux jours avant la sortie. Le CNC travaille donc à un projet de contrat simplifié par mail, qu’il espère présenter avant l’été. Autre point non respecté, l’obligation de maintenir au moins 15 jours les films à l’affiche, surtout dans les villes de taille moyenne. En avril dernier, l’accord a été élargi par décret aux établissements de plus de 6 écrans, soit une quarantaine d’établissements supplémentaires, et concerne désormais 30 % du parc français (70 % de la fréquentation). L’accord comprend par ailleurs des engagements de promotion significative pour les salles, avec des bandes annonces et de l’affichage gratuits, effectifs à partir de la prochaine série d’engagements de programmation qui débute le 1er janvier 2019.

Xavier Lardoux a par ailleurs indiqué que la commission de contrôle de la réglementation, chargée d’assurer la bonne application du code du cinéma, devrait être effective dès septembre prochain. L’autorité indépendante, présidée par un magistrat, devra notamment faire respecter les engagements de programmation et de promotion des salles. La programmation devrait d’ailleurs être facilitée avec la réforme du classement art et essai, qui se fera, à partir du 1er juillet, 5 à 6 semaines avant la sortie en salles et non plus un mois après.

Un soutien accru au film de genre

S’il entend les difficultés de la production liées à la raréfaction des investissements des opérateurs traditionnels, Xavier Lardoux a rappelé que le CNC avait maintenu voire augmenté ses soutiens, à quoi s’ajoutent les effets des crédits d’impôt qui attirent des tournages et les nouvelles conventions avec les régions. Il a profité de l’occasion pour détailler le nouveau soutien du Centre pour le cinéma de genre, dont la commission, présidée par Julia Ducourneau, se réunira en novembre pour soutenir idéalement trois films à hauteur de 500 000 € chacun. « L’idée n’est pas de saupoudrer, mais d’accompagner fortement ces films », a-t-il indiqué, tout en précisant que les producteurs pourront candidater à cette aide ainsi qu’à l’avance sur recette, mais pas bénéficier des deux. Cette aide à la production vient compléter le travail mené depuis presque deux ans avec les résidences d’auteur dédiées au film de genre, « qui commence à porter ses fruits ». Dans un premier temps, la commission aidera les films gore, d’horreur et de science-fiction, mais le CNC n’exclut pas d’élargir le spectre, par exemple à la comédie musicale ou au film de cape et d’épée. C’est le jury qui définira pour les années suivantes quels types de films pourront bénéficier de l’aide.

Lancement d’une étude sur les auteurs

Une étude interne va être lancée sur les auteurs, car « on ne consacre pas assez de temps et d’argent à la phase d’écriture », constate Xavier Lardoux. Cette étude, en lien avec la SACD, aura pour objectif d’avoir « une photographie très précise de la phase d’écriture » sur le long métrage comme sur les séries, pour savoir combien les producteurs dépensent sur l’écriture, combien de temps elle dure et quand les auteurs sont payés. Elle est attendue à l’automne, pour pouvoir ensuite prendre des mesures. Le Centre réfléchit également à la question de la formation initiale des scénaristes, et à des mécanismes à mettre en place pour permettre « à la fois du volume et de la qualité ».

Sur les 120 films retenus à Cannes cette année, 64 ont été soutenus par le système français. Douze ont bénéficié de l’avance sur recettes, dont trois en compétition (les films de Stéphane Brizé, Christophe Honoré et Yann Gonzalez). Un record de 25 films ont été soutenus par l’aide au cinéma du monde.

Pascal Rogard et Xavier Lardoux - © Satellifax
Pascal Rogard et Xavier Lardoux - © Satellifax
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