Cannes 2018 : débat SACD « Cinéma et plateformes numériques : je t’aime, moi non plus ? »
Paris - Publié le dimanche 13 mai 2018 à 20 h 29 - n° 257487Le traditionnel débat de la SACDSACDSociété des auteurs et compositeurs dramatiques a été organisé samedi 12 mai sur le thème « Cinéma et plateformes numériques : je t’aime, moi non plus ? », animé par Pascal Rogard, dg de la SACD.
Pour Céline Sciamma, cinéaste et coprésidente de la SRFSRFSociété des réalisatrices et réalisateurs de films, il est nécessaire de trouver un équilibre entre « nos valeurs et la modernité ». Il faut une régulation pour intégrer les plateformes, en créant une fenêtre dans la chronologie des médias dans laquelle serait demandée « la vertu que l’on demande à nos acteurs historiques qui se désengagent ». Une telle fenêtre permettrait de « créer un espace pour voir arriver un acteur vertueux ». De son côté, Emilie Cariou, vice-présidente de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, a indiqué que « le cinéma a toujours réussi à raisonner en collectif » pour avancer, estimant que sur la chronologie des médias, il faudrait « à un moment retrouver la voie de la négociation » pour l’intérêt général de la filière.
Selon Christophe Tardieu, dg du CNCCNCCentre national du cinéma et de l’image animée, un pays aussi complexe que la France dans sa réglementation peut être « compliqué » pour les nouveaux acteurs. Il a estimé que « la fermeté vis-à-vis de Netflix a payé sur les grands principes qui fondent notre écosystème du cinéma et son exposition » et que la plateforme a été « un peu surprise de voir nos capacités de résilience » sur la directive SMA notamment.
Pour Nathalie Sonnac, membre du CSACSAConseil supérieur de l'audiovisuel, devenu l'Arcom le 1er janvier 2022, les acteurs locaux peuvent trouver leur place et concurrencer les plateformes étrangères. Elle a salué l’accord de coproduction récemment conclu entre France Télévisions, la RAI et la ZDF, ainsi que l’alliance des chaînes publiques scandinaves pour produire 12 séries par an. Ces partenariats « participent déjà à concurrencer Netflix », a-t-elle estimé.
En France, YouTube est la deuxième plateforme en termes de consommation pour les contenus autour des films (bande annonces, making-of, interview, etc.), a indiqué Justine Ryst, directrice en charge des partenariats de YouTube pour l’Europe du Sud. Elle estime qu’il faut « chercher l’audience là où elle est », et « travailler ensemble » pour faire le lien entre cette consommation et les films. Elle a également rappelé que YouTube lancerait « très prochainement » son offre par abonnement YouTube Red dans 80 pays, dont l’Europe. La plateforme a d’ailleurs débuté la semaine dernière sa première production européenne, intitulée Training Days.
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