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Groupe M6 : la mairie de Bordeaux impose un délai à la cession des Girondins

Paris - Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 20 h 25 - n° 262101

Le passage sous pavillon américain des Girondins devra attendre encore un peu : la communauté urbaine de Bordeaux Métropole a reporté, jeudi 27 septembre, au 12 octobre le vote qu’elle devait tenir vendredi 28 sur des aspects financiers de la vente du club de football par M6 au fonds d’investissements américain General American Capital Partners (GACP).

Ce vote est une étape indispensable puisque les élus doivent valider le principe du transfèrement des obligations de M6 au nouvel actionnaire qui concernent les garanties liées au loyer annuel du stade Matmut Atlantique (3,7 millions d’euros pour encore vingt-sept ans), mais aussi une participation annuelle à l’entretien de la pelouse, et une redevance au prorata du chiffre d’affaires réalisé sur le stade. 

Or, dans une conférence de presse impromptue, le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, Alain Juppé, a annoncé que certains points du projet de transaction « méritaient d’être éclaircis » et que les élus souhaitaient entendre le patron de GACP, Joseph DaGrosa, le 11 octobre, avant de voter le lendemain.

Il a expliqué notamment qu’il restait des « incertitudes » sur l’endettement des Girondins et qu’il souhaitait « obtenir des garanties sur l’avenir du club et sa pérennité ». Ces interrogations, a-t-il expliqué, résultent des conclusions formulées mardi 25 septembre par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). « A la lumière de l’évaluation de la DNCG, des choses ont bougé », a-t-il dit. Le gendarme financier du foot ne s’était pas opposé au projet mais avait notamment recommandé « d’augmenter les capitaux propres du club de manière à avoir un ratio dette/capitaux propres qui soit en diminution par rapport au business plan présenté ».  

Pas un « acte de défiance » mais de « clarification », selon le maire de Bordeaux

« M6 considère que cette évaluation est un feu vert. Pour ma part, je considère que c’est plutôt un feu orange », a résumé le maire de Bordeaux qui s’interroge notamment sur des économies de charges annoncées de plus de 10 M€, et la possibilité que le club « contracte de nouvelles dettes auprès de nouveaux prêteurs. » Pour autant, « ce délai n’est pas un acte de défiance mais un acte de clarification », a insisté Alain Juppé, qui dit ne pas mettre en doute la solidité financière de GACP ou de son soutien Kingstreet. « Je pense que ce repreneur est de bonne foi. On me dit qu’il s’engage à faire vivre le club pendant quatre ou cinq ans… J’ai toutes les raisons de penser que cette proposition est sérieuse. »

A la tête des Girondins pendant dix-neuf ans, M6 qui revendiquait « 0 % de football » au moment de la Coupe du monde 1998, a connu des joies rapides (titre de champion en 1999), garnissant son armoire à trophées (champion en 2009, 3 Coupes de la Ligue, 1 Coupe de France et 2 Trophées des champions). Mais après 2010, Bordeaux a commencé à stagner, enchaînant les saisons quelconques, avec des pertes financières récurrentes ces dernières saisons qui ont fini par lasser un actionnaire rétif à s’engager davantage financièrement.

Résolu à vendre, le groupe M6 a reçu ces deux dernières années « des offres de reprise du club, d’horizons différents, parfois financièrement intéressantes », selon le président de son directoire, Nicolas de Tavernost, qui n’a jamais donné suite car « pas suffisamment solides pour préserver l’avenir du club » à ses yeux. Il a finalement choisi GACP. Ce fonds, basé en Floride, est plutôt discret et touche-à-tout. Son dirigeant s’est fait connaître en rachetant 248 enseignes Burger King avant de les revendre en 2006. Inconnu du monde du foot, le GACP a déboursé environ 75 M€ pour se porter acquéreur des Girondins.

© D.R.
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