Propos anti-policiers / C8 : Gérard Collomb annonce porter plainte contre Yann Moix
Paris - Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 20 h 51 - n° 262102Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé jeudi 27 septembre dans un tweet qu’il portait plainte contre l’écrivain et chroniqueur Yann Moix après ses propos anti-policiers « injurieux et diffamatoires », qui ont suscité la colère des syndicats.
Dans l’émission Les Terriens du samedi diffusée le 22 septembre sur C8, Yann Moix a tiré à boulets rouges sur les forces de l’ordre qu’il a accusées de « se victimiser » et de « chier dans leur froc » face à l’insécurité, des propos que l’écrivain a ensuite dit regretter. Etaient invités sur le plateau le journaliste Frédéric Ploquin pour la sortie de son livre La peur a changé de camp (Albin Michel), qui évoque le travail des policiers « la peur au ventre » sur fond d’insécurité, et deux policiers venus témoigner. « Vous venez dire ici que les policiers ont peur […], que vous chiez dans votre froc », a dit Yann Moix. « La peur au ventre, vous n’avez pas les couilles d’aller dans des endroits dangereux », a ajouté l’écrivain.
« Après avoir pris connaissance de l’analyse juridique réalisée par mes services, j’ai pris la décision de porter plainte contre M. Yann Moix pour les propos injurieux et diffamatoires qu’il a tenus à l’encontre de nos policiers », a tweeté le ministre. Gérard Collomb avait annoncé plus tôt dans l’après-midi aux organisations syndicales son intention de porter plainte, en marge d’une réunion autour du projet de loi de finances 2019. Il avait déploré dimanche des propos « intolérables », qualifiant le chroniqueur de « grossier sur la forme » et « indécent sur le fond ».
« Si tous les policiers se doivent d’être irréprochables, une personnalité se doit de l’être tout autant. Ces propos inacceptables, inqualifiables devront être sanctionnés par la justice », a commenté Frédéric Lagache du syndicat Alliance, annonçant que son organisation se portait partie civile.
Yann Moix, qui avait déjà accusé la police de « violence » dans les camps de migrants à Calais au début de l’année, a dit mardi sur LCI « regretter des mots grossiers ». « Je disais avec des mots grossiers que je regrette, parce que c’est jamais bien les mots grossiers […] que la police n’a pas à venir dire sur les plateaux qu’elle a peur puisque le signal envoyé n’est pas le bon pour être respecté », s’est-il justifié.