EXCLU - Etude Observatoire satisfaction/Satellifax : Netflix, quel impact des films-événements ?

Selon une étude exclusive Observatoire de la satisfaction/Satellifax, les films-événements « The Irishman », de Martin Scorsese et « Marriage Story », de Noah Baumbach, proposés par Netflix, ont bien été repérés et identifiés comme exclusifs à la plateforme par une majorité des spectateurs de cinéma, et cela d’autant plus qu’ils sont assidus en salles. Notre étude évoque leur opinion sur ces films, mais indique également que Netflix a capté de nombreux spectateurs qui les auraient vus en salles, et s’est donc avéré incontournable pour ce public. Quant à l’impact global de Netflix sur la fréquentation des salles, il est limité mais pas inexistant, et il est sensiblement plus fort auprès des 35/49 ans. L’étude révèle également que ces films-événements sont appréciés par les abonnés de Netflix, avec une nette majorité de spectateurs de cinéma qui souhaitent que la plateforme leur propose davantage de films de grands cinéastes.

Ces longs métrages, prétendant parfois aux plus grandes récompenses cinématographiques mondiales, sont-ils un réel produit d’appel pour l’enseigne et son service ? Faut-il s’attendre à voir Netflix se tourner de plus en plus vers les plus grands réalisateurs pour leur proposer de révéler leur prochain projet chez eux ? Quel est l’impact sur la fréquentation en salles ? Ces films-événements ont-ils bien été identifiés par les spectateurs en salles ?

Les personnes interrogées sont 72,5 % à répondre qu’ils savent que The Irishman, de Martin Scorsese et Marriage Story, de Noah Baumbach sont visionnables uniquement sur Netflix, avec un taux supérieur chez les hommes (83,3 %), chez les jeunes de 15/24 ans (83,9 %), chez les spectateurs assidus (81,1 %) et - naturellement - chez les abonnés à Netflix (82,6 %). A n’en pas douter, le public sait qu’il y a du grand cinéma sur Netflix. 

The Irishman : un marathon populaire

Entre les 13 et 20 jours qui ont suivi sa sortie le 27 novembre 2019, 48 % des abonnés à Netflix ont vu The Irishman, le dernier film de mafia signé Martin Scorsese avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci. Les spectateurs de cinéma ont tous été attirés par ce long métrage, sans grande distinction entre les occasionnels (38,1 % à l’avoir vu), les réguliers (32,1 % à l’avoir vu) et les assidus (36,4 % à l’avoir vu). Il s’agit donc d’un film qui ne tape pas seulement dans l’œil des spectateurs les plus exigeants. 42,6 % de la population masculine interrogée déclare l’avoir déjà vu contre seulement 25,3 % chez les femmes. Chez les 15/24 ans, ils sont déjà 46,7 % à s’être précipités sur le film. Au total, plus d’un tiers (35,1 %) de cet échantillon représentatif s’est déjà laissé séduire. Ils seront 85,5 % à aller jusqu’au bout des 3h29 que dure le film.

Près de 80 % des personnes interrogées ayant vu The Irishman en ont une opinion positive, particulièrement chez les 15/24 ans et chez les seniors. Ces séances ont eu lieu à 94,6 % sur des comptes Netflix, appartenant ou non aux personnes déclarant avoir vu le film. Mais l’intérêt de Netflix s’impose en apprenant que 4,7 % des spectateurs qui l’ont visionné sur leur propre compte se sont abonnés spécialement pour le voir. Un chiffre fort, contrebalancé par celui des non-abonnés qui sont très majoritaires à se dire intéressés par The Irishman, mais pas au point de s’abonner à Netflix (32,6 %). La part de personnes ne l’ayant pas vu et ayant l’intention de souscrire spécifiquement à Netflix pour le voir est presque nulle.

Marriage Story : un joyau plus confidentiel du catalogue

Certes moins populaire que Martin Scorsese, Noah Baumbach a tout de même su faire parler de lui avec Marriage Story, mettant en scène Scarlett Johansson (Avengers) face à Adam Driver (Star Wars), soutenus par Laura Dern (Jurassic Park) et Ray Liotta (Les Affranchis). Depuis sa mise en ligne sur Netflix, le 6 décembre 2019, Marriage Story a même été cité 6 fois aux Golden Globes, contre 5 pour The Irishman. Parmi les personnes interrogées, seuls 12,1 % des spectateurs de cinéma abonnés ou ayant accès aux contenus de Netflix l’ont vu. Les trois populations les plus séduites par le film sont les hommes (12,6 %), les 35/49 ans (18,6 %) et les spectateurs assidus (18,7 %). Il s’agit donc cette fois d’un programme davantage destiné aux cinéphiles. Mais, au total, seuls 9,6 % des 412 spectateurs de cinéma interrogés ont vu Marriage Story. C’est presque quatre fois moins que pour The Irishman. Mais ils pourraient à terme être 93,7 % à aller au bout du film, un résultat très supérieur au film de Martin Scorsese qui souffre de sa durée. 

Autre victoire : celle de l’opinion positive puisque 95,2 % de ceux qui ont visionné Marriage Story l’ont aimé (particulièrement les femmes). Un avantage qui s’explique aussi par les très grandes attentes plus facilement déçues qui reposent sur les épaules de Martin Scorsese. Encore une fois, la quasi-totalité du public l’a visionné sur un compte Netflix (97,7 %). Mais 44,1 % des spectateurs qui savent que ce film est disponible sur Netflix admettent qu’ils ne seraient pas allés le voir en salles, contre 23,5 % pour The Irishman. 

Les films-événements, le nouvel atout de Netflix ?

Si 91,4 % des abonnés à la plateforme privilégient encore les séries, ils sont maintenant aussi 54,9 % à consommer des films en exclusivité sur Netflix. Ceux qui n’ont pas encore souscrit à l’offre l’admettent également : ils sont 23,6 % à s’intéresser aux longs métrages que Netflix programme en exclusivité. Et la fréquentation des salles en est forcément impactée : si The Irishman et Marriage Story avaient été diffusés sur grand écran, une part non négligeable des personnes les ayant vus serait de toute façon allée les voir en salles. A noter que si les seniors ne changent globalement pas leurs habitudes, les 35/49 ans et les spectateurs occasionnels sont les premiers à se tourner vers les plateformes et à déserter les cinémas ; 21,2 % des abonnés disent que Netflix a eu une influence négative sur leur consommation de cinéma. 

Mais un chiffre peut tout de même donner du fil à retordre à l’enseigne, qui semble accorder beaucoup d’importance à sa production de films événementiels, au point d’être à ce jour leader sur la prochaine saison des récompenses. Si 59,4 % des spectateurs de cinéma espèrent que Netflix continuera à leur proposer des films de grands cinéastes, ils sont encore 40,6 % à ne pas attendre ce service de la plateforme. Il reste donc encore près de la moitié des consommateurs de cinéma à convertir.

Etude exclusive Observatoire de la satisfaction/Satellifax réalisée en ligne du mardi 10 au mardi 17 décembre 2019 auprès d’un panel de 412 spectateurs de cinéma représentatif du public cinéma de plus de 15 ans.