« Mignonnes » : des cinéastes internationaux défendent la réalisatrice Maïmouna Doucouré
Paris - Publié le mardi 22 septembre 2020 à 12 h 29 - n° 285534Plusieurs grands réalisateurs internationaux ont dénoncé, mardi 22 septembre, le dénigrement dont est la cible le film Mignonnes aux Etats-Unis, et les attaques « ignobles » qui visent sa réalisatrice, la Française Maïmouna Doucouré. Sorti en France cet été, Mignonnes est, depuis sa mise en ligne le 9 septembre par Netflix aux Etats-Unis, la cible de la droite américaine. Cette campagne accuse le film d’hypersexualiser des enfants, jusqu’à taxer les milieux culturels, voire ses adversaires démocrates, de laxisme sur la question de la pédophilie.
Des attaques « infondées, caricaturales et ignobles », dénoncent une vingtaine de réalisateurs internationaux dans une tribune transmise à l’AFP et relayée par la SACDSACDSociété des auteurs et compositeurs dramatiques. Parmi les signataires, de nombreux réalisateurs confirmés comme le Français Bertrand Tavernier, les Belges Lucas Belvaux et Jean-Pierre et Luc Dardenne, mais aussi l’Américain Joe Dante, l’Allemand Volker Schlöndorff ou le Roumain Cristian Mungiu. Tous se disent unis par « le respect absolu de la liberté de création » et dénoncent une campagne « portée par des sénateurs républicains et par des réseaux ultraconservateurs », dans « un but politique » en pleine campagne présidentielle aux Etats-Unis.
« La polémique ainsi organisée contre ce film a un nom, qui jalonne malheureusement l’histoire du cinéma : la censure ! », dénoncent-ils. Début septembre, sa réalisatrice a rejeté les critiques dont elle était l’objet, adjurant leurs auteurs de regarder le film pour comprendre qu’il menait « le même combat » contre l’hypersexualisation des jeunes filles et l’influence malsaine des réseaux sociaux. « Susciter le débat », a-t-elle expliqué, « est nécessaire pour essayer de trouver des solutions ». Elle a déjà reçu de nombreux soutiens, dont celui de la ministre de la Culture française, Roselyne Bachelot-Narquin.