Europe 1 : la station vise la suppression d’une quarantaine de postes sans départs contraints
Paris - Publié le lundi 12 avril 2021 à 16 h 08 - n° 292520Europe 1, filiale de Lagardère dont les audiences peinent à remonter, a annoncé lundi 12 avril vouloir négocier avec les syndicats un projet de rupture conventionnelle collective, en vue de supprimer une quarantaine de postes sans départs contraints. La station compte 330 salariés permanents.
Constance Benqué, présidente de Lagardère Media News et d’Europe 1, a réuni lundi 12 avril les organisations syndicales de la station, la secrétaire et le secrétaire adjoint du CSE, pour les informer de l’ouverture de discussions en vue de négocier ce projet de rupture conventionnelle collective qui concernerait une quarantaine de postes, répartis principalement entre la direction de la rédaction et la direction des technologies, a précisé la dirigeante dans un mail adressé au personnel, dont Satellifax a eu copie.
« Cette approche, entièrement fondée sur le volontariat, sans départs contraints, a pour objectif de permettre aux collaborateurs volontaires de bâtir sereinement, dans le cadre d’un congé de mobilité, un nouveau projet professionnel ou d’aménager leur fin de carrière », indique la dirigeante.
« Cela fait plusieurs années qu’Europe 1 connaît des difficultés d’audience, accentuées par les évolutions d’usage du média radio, qui affectent tout particulièrement les radios généralistes privées », explique-t-elle. « Cela s’est traduit par une chute du chiffre d’affaires d’Europe 1 et des pertes constantes depuis 2016 - avec un déficit qui ne cesse de se creuser - phénomène qui s’est encore accéléré avec la crise sanitaire », poursuit-elle.
« Cette baisse d’audience semble aujourd’hui stabilisée, mais le déficit annuel de la radio impose une réflexion sur notre organisation. Il est indispensable que nous nous réformions en profondeur », souligne Constance Benqué. Sur la dernière période mesurée par Médiamétrie, novembre-décembre, Europe 1 s’est classée 9e, à 5 % d’audience cumulée (-1 point sur un an), mais a repris du souffle après un plongeon historique à 4,5 % au printemps 2020.
Constance Benqué indique avoir proposé aux organisations syndicales de les rencontrer en fin de semaine et précise qu’elle réunira entre-temps le CSE afin de lui présenter le détail du projet.
La station généraliste reste l’un des derniers actifs du groupe Lagardère dans les médias (avec le Journal du dimanche, Paris Match et les radios musicales RFM et Virgin Radio, toutes deux officiellement en quête d’un acquéreur). Elle a connu ces dernières années une hémorragie de ses auditeurs, sur fond de valse des animateurs et des dirigeants. Lors de la rentrée 2020, elle a tenté d’enrayer ce mouvement en jouant la stabilité, Constance Benqué ayant maintenu à la tête de la matinale Matthieu Belliard, là où Patrick Cohen et Nikos Aliagas n’étaient restés qu’une saison chacun à la tête de cette tranche d’info stratégique. Stéphane Bosc, directeur délégué de RFM depuis janvier 2017, a été parallèlement nommé directeur des programmes et de l’antenne d’Europe 1, en janvier.
Les représentants des salariés du groupe Lagardère ont récemment interpellé leur patron, Arnaud Lagardère, sur fond de craintes d’un démantèlement du groupe au profit notamment de Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, qui lorgnerait à la fois sur la filiale d’édition Hachette et sur Europe 1.
