Tabac : la Ligue contre le cancer dénonce sa « quasi-omniprésence » dans les films français
Paris - Publié le mercredi 26 mai 2021 à 12 h 06 - n° 294004La Ligue contre le cancer a une nouvelle fois dénoncé la valorisation du tabagisme dans les films français en publiant mercredi 26 mai une enquête sur plus de 150 films, en amont de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai. « Le tabac demeure quasi omniprésent dans les films français : entre 2015 et 2019, 90,7 % comprennent au moins un événement, un objet ou un discours en rapport avec le tabac : personnes en train de fumer, présence de cendriers, cigarettes, personnage qui parle de tabac… », note la Ligue d’après la 3e édition de son enquête menée depuis seize ans.
Dans un film, la présence du tabac (2,6 minutes en moyenne) équivaut à « six spots publicitaires ». La Ligue constate aussi « une forte augmentation du taux de fumeurs à l’intérieur des lieux de convivialité (cafés, restaurants…) » dans les films, une pratique désormais illégale dans la vie réelle. Ainsi, 21,5 % des scènes de tabagisme se situent dans un lieu de travail, au bureau, 16,6 % dans un café, restaurant ou discothèque. Parmi les films où le tabac est le plus présent figurent notamment Amis publics (2016), Les Vieux Fourneaux (2018), Nous finirons ensemble (2019) ou encore La Folle Histoire de Max et Léon (2016) et J’accuse (2019).
« La Ligue dénonce avec acharnement la valorisation du tabagisme dans les films français depuis plus de quinze ans », souligne son président, Axel Kahn, dans un communiqué. Il dénonce les « campagnes aussi agressives qu’insidieuses auprès des plus jeunes » de l’industrie du tabac. « Il faut continuer à dénoncer les puissants lobbies du tabac qui n’hésitent pas à apporter des financements pour voir leurs produits apparaître à l’écran, de façon plus ou moins directe », poursuit-il, leur reprochant de parvenir à contourner la loi. La Ligue ne cherche pas à stigmatiser certains films, mais souhaite « aider l’industrie du cinéma […] à stopper ces pratiques inacceptables », explique-t-il.