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Brésil : un incendie a dévasté un entrepôt de la Cinémathèque de São Paulo

Paris - Publié le vendredi 30 juillet 2021 à 11 h 30 - n° 296223

Un incendie a dévasté, jeudi 29 juillet, un entrepôt de la Cinémathèque brésilienne de São Paulo, qui contenait quelque 2 000 exemplaires de films. Le sinistre s’est déclaré lors d’une opération de maintenance de la climatisation, et au moins deux salles de films, ainsi qu’une autre contenant des archives ont été détruites. Le bâtiment incendié n’est pas le siège de la Cinémathèque, qui se trouve dans un autre quartier de São Paulo.

L’entrepôt abritait notamment de nombreuses rares copies de films, parfois en meilleur état que les originaux, selon des spécialistes. Ces dernières années, quatre incendies et une inondation ont affecté divers bâtiments de cette institution culturelle fondée en 1940. Des cinéastes, des artistes et des employés dénoncent depuis des mois une politique de « démantèlement » de la Cinémathèque de la part du gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Une « tragédie annoncée »

En juillet 2020, le ministère public de São Paulo a lancé une action en justice contre le gouvernement fédéral pour « abandon » de la Cinémathèque, mettant en cause la rétention des ressources et l’absence de gestionnaire en raison d’un imbroglio juridique. Le mois suivant, l’institution a cessé de fonctionner et 41 fonctionnaires ont démissionné. En avril de cette année, un manifeste des travailleurs de la Cinémathèque brésilienne a mis en garde contre le « risque d’incendie », dû au manque de soins pour « le matériel, l'équipement, les bases de données et les bâtiments ».

L’incendie de jeudi était « une tragédie annoncée », a estimé le directeur de la photographie et réalisateur Lauro Escorel sur la chaîne Globonews. Le cinéaste Kleber Mendonça Filho avait dénoncé, début juillet à Cannes, le « sabotage du système de soutien à la culture » et la fermeture de la Cinémathèque. « C’est comme si le pays n’avait plus d’album de famille. Ce n’est pas seulement un lieu de dépôt. C’est un lieu vivant, avec la mémoire du pays », avait dit le réalisateur d'Aquarius et de Bacurau.

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