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Ophélie Meunier / Protection policière : « soutien » de producteurs, d’auteurs et de journalistes

Paris - Publié le mardi 1 février 2022 à 11 h 05 - n° 301796

Les syndicats de producteurs SpectSpectSyndicat des producteurs créateurs de programmes audiovisuels et SatevSatevSyndicat des agences de presse audiovisuelles, la société d’auteurs ScamScamSociété civile des auteurs multimédia, Radio France ainsi que les sociétés des journalistes (SDJ) de M6, de RTL et de BFM TV ont chacun exprimé, lundi 31 janvier, leur « soutien » à Ophélie Meunier, à l’équipe de Zone interdite (M6) et aux intervenants du reportage « Face à l’islamisme radical » (Tony Comiti Productions) qui font l’objet de menaces. La présentatrice ainsi qu’un témoin, Amine Elbahi, ont été mis sous protection judiciaire après avoir été menacés sur les réseaux sociaux à la suite de la diffusion le 23 janvier d’un reportage sur une association de Roubaix qu’il suspectait de dispenser des « cours coraniques » sous couvert de soutien scolaire, en bénéficiant de subventions publiques, notamment municipales (Satellifacts du 30 janvier).

« Rien ne justifie les menaces ou la violence, et l’information et la liberté de la presse doivent rester une priorité si l’on veut préserver notre démocratie », a écrit la SDJ de M6 sur son compte Twitter. « Le droit à une information libre et sans entrave est un bien démocratique précieux qu’il est indispensable de préserver », souligne quant à lui le Spect qui appelle à une « solidarité sans faille » : « Ne rien faire, ne pas se mobiliser c’est en effet prendre le risque à terme de ne plus être informés dans des magazines, reportages, documentaires de qualité à l’heure où les fake news viennent fragiliser chaque jour davantage le débat démocratique. »

Pour le Satev, « toute contestation d’informations, de propos, ou d’analyses présentés au public par les médias doit suivre les voies indépendantes prévues par les lois sur la presse. Les réseaux sociaux des GafamGafamGoogle, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, berceaux de la violence, des fake news et du complotisme ne sauraient entraver le droit des citoyens à une information libre et indépendante ». « On peut discuter nos œuvres, en débattre, on peut les contester. Jamais menacer », écrit la Scam de son côté. La société d’auteurs exprime également « son aversion pour la haine aveugle et les obscurantismes ».

« Les journalistes et les personnes qui ont témoigné dans ce reportage ont été soutenus, leurs plaintes sont instruites », a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. « J’ai donné des moyens extrêmement importants pour que les auteurs de ces menaces soient retrouvés », a-t-il précisé lors d’un déplacement à Marseille. « Nous encourageons le métier de journaliste. Nous disons que, quelles que soient les opinions qu’on peut avoir sur tel ou tel reportage, en France, on peut diffuser ce qu’on souhaite et surtout que tous les moyens doivent être mis pour retrouver les auteurs qui, je l’espère, seront fortement condamnés par la justice », a-t-il ajouté.

« Il faut être unanimement solidaires parce qu’une menace de mort contre des journalistes, c’est insupportable, c’est inacceptable », a aussi martelé l’avocat de Charlie Hebdo et de la jeune Mila, Richard Malka, au micro de RTL. « Comme pour Mila, comme pour Charlie, il ne faut pas s’y habituer. Il faut que la peur change de camp, il faut une unanimité de toute la profession. Si vous ne vous défendez pas vous-mêmes, qui le fera à votre place ? »

© M6
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