Telefónica : le groupe saoudien STC devient le premier actionnaire du groupe espagnol

Le groupe saoudien STC (Saudi Telecom Company) a annoncé dans la soirée du 5 septembre avoir acquis 9,9 % du capital de Telefónica pour 2,1 milliards d’euros, ce qui en fait le premier actionnaire du groupe espagnol de télécoms, très présent en Amérique latine, au Royaume-Uni et en Allemagne, et maison mère de l’offre de TV payante Movistar. Le groupe bancaire BBVA en possède 4,87 % et le gestionnaire d’actifs américain BlackRock, 4,48 %. Telefónica, qui a engrangé l’an dernier 2 Md€ de bénéfice net, est confronté depuis plusieurs années à un fort endettement, qu’il peine à réduire. 

Le gouvernement espagnol a assuré mercredi 6 septembre qu’il veillerait à préserver l’« autonomie stratégique » du pays après l’entrée au capital de STC dans le groupe de télécommunication. Interrogée par des journalistes à Bruxelles, la ministre de l’Economie, Nadia Calviño, a rappelé que Madrid avait « renforcé » ces dernières années les mécanismes de protection de ses « secteurs stratégiques » et promis d’« appliquer » le cas échéant « tous les mécanismes nécessaires » pour défendre ses intérêts.   

STC a expliqué dans un communiqué que cette opération allait lui permettre de profiter du « potentiel » offert par l’important « portefeuille » d’infrastructures de Telefónica mais a assuré ne pas avoir « l’intention de prendre le contrôle ou une participation majoritaire » dans le géant espagnol. Au-delà de 9,9 %, les investisseurs étrangers souhaitant acquérir les parts d’une entreprise espagnole jugée stratégique doivent obtenir le feu vert du gouvernement espagnol, en vertu d’une mesure instaurée en 2020 pour protéger les entreprises fragilisées par la crise sanitaire. 

Dans un court communiqué, Telefónica a qualifié « d’amicale » l’opération de STC, détenu à 64 % par le Fonds d’investissement public (PIF) saoudien, et qui possède déjà des participations dans des sociétés à Bahreïn et au Koweït.