L’actrice algérienne Baya Bouzar, connue sous le nom de scène de Biyouna, figure du cinéma algérien ayant tourné plusieurs films en France, est décédée mardi 25 novembre à Alger des suites d’une maladie à l’âge de 73 ans, a annoncé la télévision publique. Visage familier des Algériens du monde entier, reconnaissable à sa voix grave rocailleuse inimitable, Biyouna a été rendue célèbre en Algérie en 1973, à l’âge de 19 ans, pour avoir joué dans le feuilleton télévisé culte Al-Hariq. Elle a ensuite tourné dans plusieurs autres feuilletons au succès populaire important et a monté des spectacles dans les cabarets d’Alger où elle s’est lancée dans le one-woman-show.
Née le 13 septembre 1952 dans le quartier populaire de Belouizdad (ex-Belcourt) à Alger, elle refuse de quitter son pays lors de la décennie noire, dans les années 1990. Ce n’est qu’en 1999, à la fin des violences, que Biyouna franchit les frontières algériennes. Elle part en France retrouver le franco-algérien Nadir Moknèche, qui la fait tourner dans Le Harem de Madame Osmane. Guidée par le même réalisateur, elle joue une ancienne danseuse de cabaret dans Viva Laldjérie puis une arnaqueuse dans Délice Paloma. Elle revient aussi à ses premiers amours en enregistrant un album de chansons, Raid Zone, sorti en 2001. Elle a défrayé la chronique avec des scènes considérées comme osées en Algérie dans A mon âge je me cache encore pour fumer (2017). Biyouna a joué dans plusieurs films français, tels que Le Flic de Belleville (2018). En 2011, elle incarne une femme « gréviste de l’amour » dans La Source des femmes, de Radu Mihaileanu.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé « sa tristesse après la perte d’une des célébrités de la scène culturelle », saluant la contribution de Biyouna au cinéma algérien.
