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"Gilets jaunes" : un documentariste blessé samedi 5 janvier à Paris

Actualité n° 205589 | Publié le 06 janv. 2019 15:52
Manifestation du mouvement des gilets jaunes, à Andelnans, le 24 novembre 2018. Mouvement des gilets jaunes, Andelnans, 24 Nov 2018
Crédit : Thomas Bresson

Il a couvert plusieurs conflits majeurs mais c’est en plein Paris qu’il a été blessé au visage : le documentariste Florent Marcie a rapporté dimanche 6 janvier avoir été touché par une balle de défense tirée par la police samedi 5 lors de la manifestation des "gilets jaunes". "Je m’en sors bien car à quelques centimètres, je perdais l’œil", a-t-il déclaré.

"On m’a recousu à l’hôpital dans la nuit. Il y a deux petites fractures. Et une bonne plaie qui va jusqu’à l’os mais ça va." Ce cinéaste indépendant était en train de filmer les incidents entre les manifestants et la police, à côté du musée d’Orsay, situé non loin de l’Assemblée nationale que les "gilets jaunes" tentaient de rejoindre. "J’ai vu un manifestant à terre. Il venait d’être touché par un tir dans la tête", raconte-t-il. "Je me suis avancé vers lui en filmant et je me suis pris un tir dans la tête à mon tour." Pourtant "je n’étais pas dans la foule car elle s’était écartée. Et j’étais identifiable comme quelqu’un qui filmait même si je ne porte pas un brassard presse", relève-t-il. "Je ne vais pas porter plainte. Si j’avais perdu un œil, je l’aurais peut-être fait", indique-t-il.

Florent Marcie pense que la façon dont les lanceurs de balles de défense (LBD) sont utilisés par certains tireurs de la police actuellement "n’est absolument pas justifiée". "Il y a des dérapages", selon lui. Florent Marcie, 50 ans, a écumé les théâtres de guerre depuis les années 1990 : Bosnie, Afghanistan, Libye, Tchad, Irak, Syrie.