Justice

Québec / France : plagiat confirmé pour le dessin animé Robinson Sucroë

Actualité n° 97969 | Publié le 24 déc. 2013 03:46

La Cour suprême du Canada a donné raison hier à un dessinateur québécois qui se battait depuis près de vingt ans contre le plagiat de son dessin animé à succès, Robinson Curiosité devenu Robinson Sucroë. Comme deux autres instances depuis 2009, la Cour suprême a reconnu à l'unanimité que les droits d'auteur du dessinateur et scénariste Claude Robinson avaient été violés par plusieurs sociétés et personnes, dont le créateur français de séries pour enfants Christophe Izard, père de L'île aux enfants et du personnage de Casimir.
La Cour suprême a accordé quelque 4,4 millions de dollars canadiens (3 millions d'euros) à Claude Robinson, correspondant aux dommages-intérêts, aux profits qu'il n'a pas tirés et aux honoraires extrajudiciaires qu'il a encourus. C'est moins que ce qu'un tribunal de première instance lui avait consenti, mais beaucoup plus que la cour d'appel du Québec en 2011.
Christophe Izard travaillait à l'époque pour France-Animation, société qui avait coproduit Robinson Sucroë avec la société canadienne Cinar. Deux ex-dirigeants de Cinar ont également été reconnus « personnellement responsables pour la contrefaçon », tout comme les sociétés Cinar, France-Animation et l'allemande Ravensburger et RTV Family Entertainment. Cinar et ses ex-dirigeants Ronald Weinberg et Micheline Charest (décédée en 2004), de même que Christophe Izard « ont constamment nié avoir eu accès à l'œuvre » de Claude Robinson « et décrié avec mépris les allégations » de ce dernier « selon lesquelles ils avaient reproduit son œuvre », a rappelé la Cour suprême.
Robinson Sucroë a été diffusé dans une centaine de pays, notamment en France sur les chaînes Canal+, France 2 et France 5, sans que Claude Robinson ne touche le moindre droit d'auteur.