Sibyle Veil, PDG de Radio France, a été auditionnée par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'audiovisuel public, une semaine après Delphine Ernotte Cunci de France Télévisions. Elle a défendu Radio France, notamment en ce qui concerne l'affaire Legrand/Cohen, où Thomas Legrand a fait des commentaires jugés problématiques sur Rachida Dati. Veil a précisé que ces propos n'étaient pas représentatifs de Radio France et a souligné que Legrand n'avait plus de contrat avec la radio depuis fin août. Elle a dénoncé l'instrumentalisation de la vidéo pour accuser l'audiovisuel public de partialité. Veil a également défendu le pluralisme des antennes et annoncé un nouvel outil numérique pour mesurer cet aspect. Elle a critiqué une étude de l’Institut Thomas More sur l'ancrage politique de France Inter et France Culture, la jugeant réductrice. Concernant la gouvernance de l'audiovisuel public, elle a averti que toute réforme aurait un coût et a insisté sur la nécessité de prioriser les investissements. La rémunération moyenne à Radio France est inférieure à celle de France Télévisions, ce qui pourrait poser des problèmes en cas de fusion. Adèle Van Reeth, Patrick Cohen et Thomas Legrand seront également auditionnés.

Lors de son audition par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, la PDG de Radio France, Sibyle Veil, a défendu l'image de l'audiovisuel public, dénonçant une distorsion entre la réalité de ses productions et l'image perçue. Elle a souligné que 81 % de ses auditeurs vivent en région et que Radio France produit chaque mois plus de 700 heures de reportages sur le quotidien des Français. Veil a également mis en avant la modernité de Radio France, qui est un acteur majeur du numérique avec des milliards d'écoutes. Concernant le coût, elle a précisé que Radio France coûte 80 centimes par mois par Français, offrant une vaste gamme de contenus éducatifs et culturels. Elle a annoncé la création d'un "baromètre du pluralisme" pour mesurer la diversité des opinions sur ses antennes, tout en reconnaissant que des erreurs peuvent survenir. Veil a insisté sur l'importance de la transparence et de la correction des erreurs.

Le CNC a annoncé le 16 décembre une réforme de ses dispositifs de soutien à la diffusion numérique, avec un budget de 4 millions d'euros. Cette réforme, qui prendra effet le 1er janvier 2026, vise à renforcer la compétitivité et la souveraineté culturelle. Elle inclut un soutien automatique revalorisé pour les plateformes générant des revenus sur des œuvres françaises, et un soutien sélectif repositionné pour des acteurs dont le cinéma n'est pas le cœur d'activité. De nouveaux acteurs, comme ceux distribuant des jeux vidéo, pourront également bénéficier de cette aide. Des webinaires d'information seront organisés pour expliquer ces changements. Gaëtan Bruel souligne l'importance de l'indépendance de la création et de la diffusion face aux géants américains.

Lors d'une réunion plénière le 15 décembre à Bercy, le Réseau national de coordination de la régulation des services numériques a défini de nouvelles priorités pour la protection de l'enfance. La lutte contre la désinformation a été ajoutée à la protection des mineurs en ligne. Les ministres Rachida Dati et Anne Le Hénanff ont demandé de se concentrer sur la manipulation de l'information et les modèles économiques des plateformes. Pour la protection des mineurs, trois priorités ont été établies, dont l'instauration d'une majorité numérique à 15 ans. Des efforts seront également faits pour renforcer le contrôle parental et les solutions de vérification d'âge, tout en prenant en compte les risques liés aux VPN et à l'intelligence artificielle.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a exprimé des préoccupations concernant la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, présidée par Jérémie Patrier-Leitus. Elle a rappelé le rapporteur, Charles Alloncle, à l'ordre pour respecter les règles afin de préserver la crédibilité de la commission. Braun-Pivet a noté que les auditions sont parfois tendues et critiqué la diffusion en direct des échanges sur les réseaux sociaux. Elle a reconnu un aspect de "politique spectacle" dans ces débats et a souligné que les personnes auditionnées apprennent souvent leur convocation par la presse. Elle a insisté sur l'importance de maintenir la dignité de la commission et a évoqué la possibilité de sanctions si la situation ne s'améliore pas. Les incidents se multiplient, souvent à cause des questions orientées du rapporteur.

Le président de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, Jérémie Patrier-Leitus, a souligné que la commission ne devait pas devenir un tribunal. Cependant, lors d'une audition, Patrick Cohen, journaliste, et Charles Alloncle, rapporteur, ont eu un vif échange sur une vidéo de 10 secondes où Thomas Legrand évoque une collaboration avec Cohen. Patrick Cohen a affirmé que la vidéo, tournée à son insu, était manipulée pour nuire à l'audiovisuel public, citant des diffusions mensongères sur CNews. Il a déposé plainte avec Legrand, tandis qu'Alloncle a défendu la vidéo, affirmant qu'elle n'était pas tronquée. Le président de la commission a questionné la possession d'un rapport d'huissier par Alloncle, et ce dernier a tenté de faire condamner les propos de Legrand, ce que Cohen a refusé. Cohen a également nié avoir eu des échanges récents avec Laurence Bloch, ancienne directrice de France Inter.