L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté à l'unanimité le 23 décembre un projet de loi de finances spéciale permettant au gouvernement de prélever l'impôt et d'assurer la continuité de l'État jusqu'au vote du budget pour 2026. Ce projet fait suite à l'échec de la commission mixte paritaire et vise à pallier l'absence de budget. Le gouvernement pourra ouvrir des crédits pour les services publics, en se limitant aux dépenses indispensables. Les décrets qui en découleront financeront notamment les sociétés de l'audiovisuel public, avec un budget prévu de 3,88 milliards d'euros pour 2026, en baisse par rapport à 2025. Ce recours à une loi spéciale rappelle une situation similaire en fin 2024.

Jérémie Patrier-Leitus, président de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, a décidé de suspendre les convocations d'acteurs de l'audiovisuel avant une réunion prévue le 6 janvier. Cette décision fait suite à des inquiétudes concernant l'instrumentalisation des débats par le rapporteur Charles Alloncle, accusé de transformer la commission en tribunal politique. Les auditions, commencées fin novembre, ont été marquées par des débordements et des altercations verbales. Sibyle Veil, PDG de Radio France, a également signalé des déformations de ses propos dans les comptes rendus. Patrier-Leitus a affirmé qu'il prendrait toutes les mesures nécessaires pour préserver l'intégrité de la commission et a promis de continuer son travail avec impartialité.

Les députés et sénateurs n'ont pas réussi à s'accorder sur le projet de loi de finances pour 2026 lors de la commission mixte paritaire du 19 décembre. En conséquence, le Premier ministre va demander au Conseil d’Etat de déposer un projet de loi spéciale pour compenser l'absence de budget. Sébastien Lecornu a exprimé sa déception face à l'absence de volonté d'aboutir de certains parlementaires, tout en remerciant ceux qui ont travaillé pour trouver un compromis. Philippe Juvin, rapporteur général du budget, a également reconnu l'échec de la CMP et continuera à travailler pour rapprocher les positions des différentes forces parlementaires.

Le 18 décembre, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’audiovisuel public a auditionné plusieurs personnalités, dont Adèle Van Reeth et Stéphane Sitbon-Gomez. À l'issue de cette journée, la députée Sophie Taillé-Polian a demandé une réunion pour discuter de la conduite du rapporteur Charles Alloncle, accusé de mélanger les genres en posant des questions inappropriées. La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, avait déjà rappelé Alloncle à l'ordre pour préserver la crédibilité de la commission. Une première réunion du bureau avait eu lieu le 25 novembre, suite à une question déplacée posée à Martin Ajdari, président de l'Arcom.

Lors d'un événement le 18 décembre, Martin Ajdari, président de l'Arcom, a annoncé la création d'un groupe d'experts en collaboration avec le ministère de la Culture pour réfléchir à la distribution de la radio, notamment dans les véhicules. Romain Laleix a souligné l'urgence de protéger la radio face à la menace d'une absence dans les voitures. En 2026, le DAB+ devrait couvrir 80 % de la population en mobilité, avec une extension en Normandie et Pays de la Loire. Le coût du déploiement du DAB+ augmentera de 15 à 30 millions d'euros, nécessitant une mobilisation collective. Ajdari a également évoqué la nécessité de moderniser le cadre des mentions légales dans le cadre d'une réforme en cours.

Le 18 décembre, Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, a été auditionnée par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la neutralité et le financement de l'audiovisuel public, après Sibyle Veil. Elle a souligné que France Inter, avec 7 millions d'auditeurs, est populaire et diversifiée, contredisant les accusations d'élitisme. Van Reeth a reconnu les critiques légitimes des citoyens tout en distinguant celles qui visent à améliorer la station de celles qui souhaitent sa disparition. Les questions ont porté sur des accusations de biais idéologique et les opinions personnelles des employés. Bertrand Rutily a défendu son impartialité malgré son passé politique, tandis que Van Reeth a soutenu la liberté d'expression des humoristes. Elle a également abordé les préoccupations concernant les prises de position des salariés sur les réseaux sociaux. Enfin, elle a minimisé la perte d'audience récente, affirmant que les chiffres fluctuent. L'audition a été marquée par des tensions entre députés, rappelant l'importance de maintenir un débat respectueux.