Ficam : un taux de délocalisation toujours bas grâce au crédit d’impôt au 1er trimestre 2018

Le taux de délocalisation des longs métrages de fiction d’initiative française est toujours à un niveau bas (21 %) au 1er trimestre 2018, stable par rapport à 2017 (19 %), a indiqué la Ficam, lors d’un point presse organisé avec Film France au Festival de Cannes samedi 12 mai. Ce faible taux de délocalisation s’explique toujours par les mesures incitatives mises en place depuis janvier 2016 dont le crédit d’impôt. La Ficam rappelle à ce sujet les propos du président de la République Emmanuel Macron tenus aux professionnels le 26 avril rappelant qu’il était nécessaire « de conforter et de continuer à accompagner » ces mesures.
Le taux de délocalisation des effets visuels s’élève à 37,9 % entre janvier et mars 2018, contre 14,5 % en 2017. La Ficam impute cette hausse à « la conjoncture exceptionnelle liée au nombre important de projets du 1er trimestre 2017 (Spirou et Fantasio, Belle et Sébastien 3, Dans la brume, Santa & Cie, Gaston Lagaffe). Avec les mesures mises en place par le CNC en 2017, le taux de délocalisation “sera amené à évoluer favorablement dans les mois à venir”, estime la Ficam.
Une baisse inquiétante des montants investis dans la production
La Ficam soulève toutefois deux problématiques concernant la production : la contraction de la durée de tournage de films (nombre de tournages de fictions en hausse de 14 % pour une baisse du nombre total de semaines de tournage de 3 % sur la période) et la baisse des montants investis dans la production (203 M€, -19 % par rapport à 2017, perte de 84 M€ en 4 ans). Seulement trois longs métrages au budget supérieur à 10 M€ ont été mis en production lors du trimestre (aucun ne dépasse les 20 M€), soit le plus faible niveau depuis 2014. Le budget moyen par film est de 4,9 M€ au premier trimestre 2018 contre 6,9 M€ en 2017. Cette diminution des montants s’explique principalement par le tarissement de sources importantes de financement comme celui de Canal+.
Vers un plan pour la postproduction
Les postes techniques représentent 9 % des investissements au premier trimestre 2018 contre 11,3 % à la même période en 2017. Cette part “témoigne de la forte pression subie par les prestataires”, indique la Ficam. La mise en place d’un plan en faveur de la postproduction mené par le CNC à l’image de ce qui a été fait pour les effets visuels » est un souhait de la Ficam, indique Jean-Yves Mirski, son délégué général.
[Des datas illustrant les tendances de ce baromètre sont à retrouver dans la version enrichie de l'article.]